En grève depuis dimanche, les travailleurs d'Algérie Poste ne comptent pas reprendre du service sans la satisfaction de leurs revendications. La dernière note du directeur général de l'entreprise n'a rien apporté. Bien au contraire : elle a aggraver le climat de méfiance qui s'est installé entre les deux parties. Au troisième jour de la grève, le premier responsable d'Algérie Poste a signifié aux employés qu'il ne sert à rien d'attendre une satisfaction des revendications salariales formulées. «Votre bilan est négatif» persiste à dire le directeur général d'Algérie Poste. La réponse intervient suite à la demande des travailleurs qui réclament «la révision de la convention collective ainsi que la mise en application des augmentations de salaires avec effet rétroactif». La réponse de la direction est jugée «irrecevable» par les travailleurs grévistes. Ces derniers contestent «un flagrant deux poids, deux mesures». Ce sentiment d'injustice, les travailleurs d'Algérie Poste, le formulent dans une interrogation. «Pourquoi les directeurs centraux et d'autres dirigeants de l'entreprise touchent une prime trimestrielle qui varie entre 30 millions à 80 millions de centimes», nous annonce un postier interrogé dans la matinée d'hier. Un de ses collègues abonde dans le même sens. «Il me semble que le bilan financier ne peut pas être positif pour certains et négatif pour d'autres». Y a-t-il une offre de dialogue de la part de la direction ? Les travailleurs d'Algérie Poste sont dans l'expectative. Mais la présente situation que vit l'entreprise les inquiète de plus en plus. «Nous ne reprendrons pas le travail sans une réponse à nos revendications socioprofessionnelles», ne cessent de répéter des postiers regroupés devant la porte du bureau d'Alger. Il faut rappeler qu'Algérie Poste avait connu au mois d'avril dernier un mouvement de grève de moindre ampleur. Le ministre du secteur avait alors invité les travailleurs à «une prise de conscience». Il leur a suggéré aussi «de travailler plus pour pouvoir gagner plus d'argent». M. Moussa Benhamadi expliquait le malaise financier d'Algérie par, «le passage du système administratif à une entité économique». A.Y.