De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les travaux «effectifs» du tramway de Constantine débuteront le 2 août prochain, a affirmé hier le directeur de l'ouvrage M. Jean-Louis R., ingénieur de la compagnie Pizzarotti d'Alstom, entreprise chargée de la réalisation de ce projet. En effet, après la campagne topographique et géologique en voie de finalisation, le projet en question prendra naissance début août avec un grand coup de starter : la démolition de la tribune du stade Benabdelmelek, et non la destruction de la prison du Coudiat comme c'était le cas initialement, en raison de la modification du tracé initial qui, pour rappel, insérait le centre-ville. La tribune du stade demeure de ce fait la première «tuile» à dégommer en explosif ou en mécanique. Faut-il attendre les résultats de l'expertise pour ne pas affecter le tracé de 9 km ? «Le tramway engendre des contraintes, mais un bonheur au finish», tempérait M. Jean-Louis, en décortiquant hier sur data show, devant les responsables locaux, le planning de réalisation de ce projet : «L'entreprise œuvrera sans pour autant couper la circulation automobile. Aussi, nous procéderons par moments à un plan à l'anglaise.» Selon le même conférencier, le tramway nécessite beaucoup de patience et de contribution. La société devrait adhérer dans le but de faciliter le déroulement des travaux. En somme, dix sections à réaliser dans une durée de 29 mois sans compter les délais d'essai. Sur ce dernier point, le wali de Constantine a insisté pour que les délais soient respectés et recommande aux Italiens un temps record, du fait que «les autorités locales sont à la disposition entière de cette entreprise pour maintenir le rythme de travail à rotation de 3/8». Par ailleurs, le chef de l'exécutif suggère à Pizzarotti d'entamer les travaux des sections «identiques» simultanément pour gagner quelques longueurs d'avance. Sur un autre plan, la société italienne n'a pas caché les problèmes techniques qu'elle pourra rencontrer, notamment dans l'aménagement prévu au niveau de la trémie sise à proximité de la mosquée Emir Abdelkader, «sans toucher à la clôture de la mosquée, nous envisageons de la contourner par la réalisation de voies supérieures en rendant la trémie à double sens», a rassuré un ingénieur algérien de concert avec cette entreprise. La rocade, au niveau de la cité universitaire 2000 lits, constitue également une troisième préoccupation pour l'entreprise, la délocalisation puis la démolition des anciens garages de la Sûreté est indiscutable. Le wali annonce leur transfert au niveau de la COMAMO. Il est à souligner que la réalisation de ce tramway aura nécessité le déboursement de 269 millions d'euros. Toutefois, la facture devrait connaître une hausse, puisque la réalisation de la gare multimodale de dépôt, située à Zouaghi, n'est pas incluse dans ce montant. Quant à la main-d'œuvre, ce projet nécessite le recrutement de 3 000 emplois toutes spécialités confondues. En définitive, pour une bonne opération de suivi des travaux conjointement, le wali et l'entreprise italienne envisagent de se concerter au moins une fois par semaine pour relever toute entrave. «Des réunions de pilotage s'imposent pour un projet de telle envergure», soutiennent-ils.