Photo : M. Hacène Par Faouzia Ababsa La session du comité central du FLN s'est ouverte hier sous le chapiteau de l'hôtel Mazafran à Zéralda. 323 membres sur les 351 que compte la plus haute instance du parti entre deux congrès participent. Ce qui a fait dire au secrétaire général de ce parti que le quorum était largement atteint. Lors de son discours d'ouverture, M. Belkhadem n'a pas manqué d'égratigner ses détracteurs en minimisant leur mouvement. Ceux-là n'étaient d'ailleurs pas présents aux alentours de la salle de réunion. Ils ont indiqué, par la voix de leur coordinateur, M. Goudjil, que leur intention n'était ni chahuter le comité central ni d'agresser l'instance. Toutefois, tous les membres du CC ne sont pas forcément dans le camp de Belkhadem. Il a été jusqu'à affirmer qu'ils ne tarderont pas à déclarer leur scission du comité central pour rejoindre officiellement le mouvement de redressement et de l'authenticité. Mais il se trouve qu'ils ne constituent pas la majorité. Et Belkhadem a de manière indirecte laissé entendre que ce mouvement était un non événement. Il n'a pas manqué non plus d'aborder la protestation du mouvement des jeunes militants du parti en précisant que le FLN estime leurs revendications légitimes mais refusait l'anarchie, allusion faite à la série de sorties publiques de ce mouvement qui revendique une place dans les instances dirigeantes qui, faut-il le signaler, notamment pour le comité central, dont l'écrasante majorité est composée de militants d'anciennes générations. Dans son allocution qui a duré 45 minutes, le secrétaire général du FLN a dressé le bilan des activités du parti depuis décembre dernier, dressé les perspectives du parti avec comme enjeu majeur les prochaines législatives et la manière avec laquelle le FLN allait entrer dans la course avec comme objectif l'obtention de la majorité. Ce qui permettra au parti de garder son leadership sur la classe politique nationale. A l'ordre du jour de la session qui a débuté hier et qui doit se poursuivre jusqu'à demain figure le rapport des différentes commissions mises en place durant les deux derniers mois, chargées de faire des propositions de réformes des différents textes. Des textes qui seront enrichis par le CC et transmises, une fois adoptées, à la commission présidée par Abdelkader Bensalah, par Abdelaziz Belkhadem jeudi 9 juin. Il faut signaler que la présentation des propositions s'est faite dans une totale cacophonie. Après le discours du secrétaire général, la salle commençait à se vider. Seuls sont restés ceux intéressés par les interventions. De tous les textes proposés, il est évident que le plus important est celui relatif à l'amendement de la Constitution. Et c'est à Messaoud Chihoub, constitutionnaliste qu'échoira la tâche de présenter le rapport de la commission. Ce rapport recueillera les amendements qui seront enrichis pendant le débat avant que la commission ne rédige le texte final avec les amendements qui auront eu la majorité. Parmi les points proposés, figure le mandat du Président. Il peut être unique et d'une durée de cinq ans, ou renouvelable une seule fois. Concernant le pouvoir exécutif, le document propose deux alternatives, l'un tiré du régime parlementaire et selon lequel le Premier Ministre sera issu de la majorité, tandis qu'un tiers du gouvernement sera nommé par le président de la République. Au cas où un parti n'obtient pas la majorité, le Président, dans son rôle d'arbitre entamera des discussions avec les groupes parlementaires. Le cas échéant, le chef de l'Etat aura recours à la dissolution de l'APN. La commission a proposé de déterminer les prérogatives du président de la République et du chef du gouvernement par une loi organique. Avec cette précision que le Premier ministre présente le programme sur lequel il a été élu et non sur celui du chef de l'Etat. Cela signifie que les programmes peuvent être diamétralement opposés. Et dans ce cas, le premier magistrat du pays se verra limiter ses activités à la diplomatie, la défense. Il est également proposé la possibilité du président de la République de nommer un vice-président ou alors que ce dernier soit élu en même temps que lui, à l'image du système américain. Le texte définit les cas où le chef de l'Etat démet le Premier ministre, dont l'absence de confiance du Parlement, la motion de censure, une condamnation pour crime. Le document précise, pour ce qui concerne la destitution du président de la République, que celle-ci ne peut aucunement intervenir pendant le mandat, même s'il y a une enquête judiciaire contre lui. Il n'y a pas de responsabilité pendant tout le mandat. A moins qu'il ne commette une haute trahison. D'autres propositions ont été formulées et sur lesquelles nous reviendrons après leur adoption définitive.