Photo : Riad Par Melissa Roumadi Les opérations de la Sonatrach à l'étranger suscitent depuis quelques mois des interrogations. La question qui a été soulevée à l'occasion de l'examen par l'Assemblée populaire nationale au mois de novembre dernier de la loi de règlement budgétaire revient aux devants de la scène, d'autant que certaines sources parlementaires, ayant requis l'anonymat, évoquent actuellement la possibilité du réexamen de certains placements. Ainsi, même si le ministre de l'Energie et des Mines a insisté sur le caractère stratégique de ces placements, les autorités en charge du secteur se seraient engagées à mettre en place une instance chargée de réétudier la pertinence de l'ensemble des opérations engagées par la compagnie nationale des hydrocarbures afin de mettre fin au scepticisme de certains. L'on insiste néanmoins sur la nécessité d'amener la Sonatrach à rendre des comptes. Et c'est dans ce sens justement que la commission des finances et du budget a introduit au registre des recommandations dans le cadre de l'examen de la loi de finances complémentaire pour 2011, de joindre désormais un tableau de prévisions détaillées de la fiscalité pétrolière. La commission regrette le manque de transparence dans la présentation du produit de la fiscalité pétrolière, en omettant de préciser par exemple les droits sur les volumes d'hydrocarbures produits. A ce propos, le président de la commission des finances et du budget auprès de l'APN, M. Ahmed Kenaï, a estimé que si le Parlement n'a pas à s'immiscer dans la gestion d'une entreprise telle que la Sonatrach, la loi lui confère le droit de contrôler les revenus du pays au même titre que les dépenses. Il s'est interrogé dans ce contexte, sur les raisons qui poussent les autorités à présenter le détail du produit de la fiscalité ordinaire sans que ce soit le cas pour ce qui des recettes fiscales issues des activités hydrocarbures, sachant qu'au niveau de la direction des grandes entreprises affiliées à l'administration fiscale, un service entier est dédié à la gestion de la fiscalité pétrolière et qui dispose de statistiques détaillées. Concernant les opérations de la Sonatrach à l'étranger, M. Kenaï a estimé que celles-ci n'ont pas encore donné de résultats importants affirmant que le détail des placements et transferts est géré actuellement par la Banque d'Algérie, sans se hasarder à donner plus de détails. Rappelons que Sonatrach a consacré 1,6 milliard de dollars pour le développement de ces activités à l'international pour la période 2009/2013. Toutefois la problématique du rapatriement des devises qui s'élèveraient à quelque 440 millions de dollars en 2009, reste entière.