Malgré le creusement du déficit budgétaire, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi ne prévoit pas de recours au fonds de régulation des recettes durant l'année 2011.Dans un contexte international marqué par de grandes turbulences aussi bien sur le plan politique qu'économique, la préservation de la paix sociale s'est hissée au sommet des préoccupations du gouvernement. Néanmoins, cela induit un coût et pas des moindre. Les mesures d'urgence prises au cours des deux derniers conseils des ministres pour stabiliser la situation des marchés et relancer l'activité économique au niveau national auront certes un impact sur l'équilibre budgétaire. La mise en oeuvre de ces mesures grâce aux dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2011, présentée hier à l'Assemblée populaire nationale par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, se traduira par un creusement du déficit budgétaire public lequel atteindra 4 693 milliards DA, soit un ratio par rapport au PIB de 33,9%, contre 3.355 milliards de dinars DA dans la loi de finances initiale. Chose qui ne semble pas enchanter les parlementaires lesquels pourront enfin débattre une nouvelle fois d'une loi de finances complémentaire et ce, après 7 années de publication par ordonnance présidentielle. Sur le plan budgétaire, le projet de LFC 2011 présente une prévision de hausse des recettes de 6,8 % comparativement à la loi de finance initiale. Néanmoins, les prévisions de dépenses budgétaires ont de leur côté enregistré une croissance de 25 % comparativement à la loi de finances initiale. Cette majoration se justifie surtout par la mise en application des mesures prises par les pouvoirs publics afin d'apaiser le front social. Renforcer le contrôle sur la dépense publique Néanmoins, les parlementaires s'alarment, par la voix de la commission des finances et du budget de l'APN, de l'ampleur que prend le déficit budgétaire lequel se creuse chaque année un peu plus. La commission parlementaire, qui a introduit une vingtaine d'amendements, a surtout appelé à la rationalisation de la dépense publique d'autant que celle-ci s'appuie pour son financement sur les recettes issues de l'exportation des hydrocarbures. Le président de la commission M. Ahmed Kenai a estimé dans son rapport que la situation géopolitique et économique prévalant actuellement pourrait aboutir à une chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux. Chose d'autant plus inquiétante lorsqu'on sait que la fiscalité ordinaire ne couvre que 37 % des dépenses de fonctionnement. Il plaidera dans ce sens pour la mobilisation de nouvelles ressources, la dynamisation de l'industrie, la rentabilisation et l'élargissement de l'assiette fiscale en encourageant l'activité des PME et la création de nouvelles taxes découlant de l'usage d'infrastructures comme les autoroute ainsi que la promotion du tourisme. Il a également plaidé pour la dissolution de certains comptes spéciaux du trésor qui mobilisent des ressources budgétaires sans pour autant enregistrer de mouvements et servir les objectifs pour lesquels ils ont été créés.Cet alarmisme ne semble, toutefois, pas affecter le premier argentier du pays qui a indiqué hier dans une déclaration à la presse en marge de la séance parlementaire, que les données macro-économiques en présence confirment l'option selon laquelle l'Algérie n'aura certainement pas recours au Fonds de régulation des recettes dont les ressources se sont stabilisées à plus de 4842,8 milliards de dinars. Il a dans ce sens rappelé que le prix de référence du baril de pétrole dans le texte de la LFC 2011 est de 37 dollars alors que durant les 4 premiers mois de l'année en cours la moyenne des prix du baril de pétrole à l'export s'est fixée à 111 dollars, la différence ira donc bien entendu au FRR , constituant ainsi une ressource supplémentaire. Le ministère table aussi, sur une croissance de 11% de la fiscalité pétrolière et de 20% de la fiscalité ordinaire. Risque de poussées inflationnistes Notons, néanmoins, que les autorités craignent un risque de poussée inflationniste. La variation de l'indice général des prix à la consommation a atteint un taux de 5,7% en 2009, de 3,9% en 2010 et de 3,5% en moyenne sur le premier trimestre de 2011. Les prévisions révisées du projet de LFC 2011 tablent sur un taux de 4 %. Cependant, l'élargissement du soutien budgétaire des prix à de nouveaux produits alimentaires de large consommation, intervenu en 2011, “exercera un effet modérateur sur la variation de l'indice général des prix à la consommation”. “Toutefois, le risque d'une légère poussée inflationniste demeurera présent en 2011 (taux d'inflation projeté à 4%) sous l'effet de la demande intérieure, en relation avec la revalorisation des salaires dans la fonction publique, induite par la mise en application de nouveaux statuts particuliers et des salaires dans l'économie réelle, par effet de contagion”, souligne le projet de loi. M. R. Gel des avoirs de Kadhafi L'Algérie applique les résolutions de l'ONU Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a confirmé hier à Alger la décision de gel des avoirs du colonel Mouammar Al Kadhafi en Algérie. Le ministre qui a fait une déclaration à la presse en marge de la présentation du projet de loi de finances pour 2011, a indiqué que «l'Algérie applique les résolutions de l'ONU. Ainsi une note du département de Karim Djoudi concernant l'application des sanctions financières prises par les Nations unies contre la Libye comprend une liste nominative des personnes et entités touchées par cette mesure. M. R.