La moudjahida et membre du Conseil de la nation, Zohra Drif-Bitat, qui a été reçue, hier après-midi, par l'instance de consultations sur les réformes politiques, a proposé au chef de l'Etat de procéder à la dissolution du Parlement et à la désignation d'un gouvernement de transition qui sera chargé de gérer les affaires courantes et de la préparation et organisation des futures élections, avant le 1er novembre prochain, d'une Assemblée constituante puis celles du Parlement. Mme Drif-Bitat a demandé, en outre, que le Président légifère par ordonnance jusqu'à l'élection du prochain Parlement et qu'il procède à la désignation d'une commission d'experts indépendants pour l'élaboration des nouvelles lois électorales, sur les partis politiques et sur la participation des femmes aux assemblées élues. La sénatrice a également demandé l'organisation d'élections anticipées d'un Parlement librement élu sur la base de la nouvelle Constitution avant fin janvier 2012.Mme Drif-Bitat a indiqué que «l'Algérie vit une double crise : la crise de l'Etat et de ses institutions et la crise de la relation de la société à l'Etat». Faisant état d'«une crise de tout le système mis en place depuis l'indépendance», elle a estimé qu'«on ne peut plus gouverner l'Algérie et les Algériens comme on le faisait il y a 10, 20 ou 50 ans». «Messieurs, tout le monde a changé et continue de changer. Le système politique doit changer», a lancé la vice-présidente du Conseil de la nation qui dira être «arrivée à ces conclusions après avoir fait une étude et une réflexion sur les réalités sociales et politiques actuelles de notre pays, et sur l'évolution qu'a connue notre pays depuis 1962». Aussi, Mme Drif-Bitat considère-t-elle que la seule réforme possible et absolument nécessaire pour sauver notre pays est celle qui réglera ces deux crises, par la mise en place d'un système démocratique réel qui fondera la 2e République algérienne. Cette 2e République «exige d'être bâtie sur une nouvelle Constitution, qui doit comporter un bloc démocratique et républicain, que nul, ni individu, ni parti, ne pourrait remettre en cause ou violer […]. L'ANP, héritière de l'ALN, institution républicaine, chargée de la défense de l'intégrité et de l'inviolabilité du territoire, devra être chargée de faire respecter l'inviolabilité de ce bloc démocratique et républicain», précisera-t-elleL'instance de consultations sur les réformes a reçu par la suite le secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), Tayeb El Houari.