La moudjahida ne semble plus se faire d'illusions sur les possibilités de réformer le système politique actuel qui est en crise. Le document que la sénatrice a défendu hier devant l'instance dirigée par M. Bensalah est un calendrier précis qui va en quelque sorte démanteler les institutions actuelles. Elle rejoint les défenseurs de la nécessité d'élire une Constituante et de dissoudre non seulement le parlement mais aussi le gouvernement actuel. A la place de ce dernier, elle propose au président de la République de nommer «un gouvernement de transition chargé de la gestion des affaires courantes». Il aura aussi, a-t-elle expliqué, pour mission «de préparer les échéances électorales qui déboucheront sur la Constituante et un nouveau parlement». En attendant, le Président «doit légiférer par ordonnances jusqu'à la tenue de prochaines élections qui signeront en quelque la naissance d'une nouvelle république. Le calendrier est très précis. L'élection d'une assemblée Constituante doit intervenir avant le 1er novembre 2011 et la tenue des élections législatives anticipées avant janvier 2012. Selon Mme Bitat, «on ne peut plus continuer à diriger l'Algérie et les Algériens de la même manière qu'il y a dix, vingt ou cinquante ans car le pays, le monde ont changé et continuent de changer et d'évoluer». L'ANP, digne héritière de l'ALN, doit enfin, selon la sénatrice, «défendre l'inviolabilité du bloc démocratique et républicain». Evoquant les lois, elle proposera qu'une commission d'experts indépendants désignés par le Président soit chargée d'élaborer le code électoral, la loi celle sur les partis politiques et la participation des femmes à la vie politique. L'autre personnalité qui a été reçue hier est le député FLN, Tayeb El Houari qui dirige également l'ONEC (Organisation nationale des enfants de chouhada). Il a estimé, à sa sortie, que « le problème qui se pose n'est pas tant dans l'élaboration de nouvelles lois que dans le respect des dispositions de celles qui existent». Il a plaidé pour bâtir «une Algérie forte, fidèle aux principes de la révolution et des chouhada et non pour une nouvelle Algérie». Il suffirait, selon M. Houari, de rendre plus efficaces les institutions qui existent et ne pas faire table rase de ce qui a été bâti depuis l'indépendance. Aujourd'hui, l'instance devra recevoir en matinée, un des militants des droits de l'homme, en l'occurrence l'avocat exilé durant les années 70 et 80, Hocine Zahouane. Il sera suivi l'après-midi par des organisations de la jeunesse.