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Mme Zohra Drif-Bitat pour l'élection d'une Constituante avant le 1er novembre 2011 Elle propose au chef de l'Etat les soubassements d'une IIe République
Si la revendication d'une assemblée constituante reste confinée dans le camp de l'opposition, la surprise est venue hier de la vice-présidente du Conseil de la nation, Mme Zohra Drif Bitat. Elle réclame non seulement une Constituante fondatrice d'une deuxième République, mais l'élection de cette assemblée avant le 1er novembre 2011. «C'est la crise de tout le système mis en place depuis l'Indépendance. On ne peut plus gouverner l'Algérie et les Algériens comme on le faisait il y a 10 ans, 20 ans ou 50 ans», a fait remarquer Mme Bitat devant les membres de la commission Bensalah auxquels elle a expliqué que «le système politique doit changer». Pour ce faire, la vice-présidente du sénat a précisé au sortir de la rencontre avec les membres de la commission : «Je propose que président de la République procède à la dissolution du parlement actuel et à la désignation d'un gouvernement de transition chargé de gérer les affaires courantes et de préparer et d'organiser les futures élections de l'Assemblée constituante, puis celles d'un parlement». Aussi pour cette période, elle a plaidé pour que le chef de l'Etat qui procèdera dans le même temps à la désignation d'une commission d'experts chargés d'élaborer une nouvelle loi électorale, une nouvelle loi sur les partis et la loi sur la participation de la femme aux assemblées élues, «légifère par ordonnance jusqu'à l'élection du prochain parlement». L'organisation d'élections anticipées d'un parlement «librement élu sur la base de la nouvelle Constitution» doit se faire selon elle «avant fin janvier 2012», une fois que le président de la République aura procédé à «l'organisation de l'élection d'une Assemblée constituante avant le 1er novembre 2011», date symbolique, faut-il le noter, qui coïncide avec le 49e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution. Mme Bitat qui vient de proposer un tout autre calendrier au chef de l'Etat veut «une autre révolution» à travers «des réformes radicales du système politique qui ne doivent être dictées que par les seuls intérêts de l'Algérie et son peuple souverain et non par une quelconque force étrangère». L'ANP doit veiller à «l'inviolabilité de ce bloc républicain» Pour Mme Bitat, «l'Algérie vit une double crise, à savoir la crise de l'Etat et des institutions et la crise de la relation de la société à l'Etat». «Aussi, la seule réforme possible et absolument nécessaire pour sauver notre pays est celle qui règlera ces deux crises par la mise en place d'un système démocratique réel qui fondera la 2e République algérienne», a-t-elle explicité. «Cela ne signifie en rien, faire table rase de ce qui a été accompli depuis le 1er novembre 1954. Bien au contraire, cela signifiera la prise en compte des divers combats du peuple (…). Cela signifiera surtout d'accepter avec humilité de partir de notre «réel vrai», a précisé Mme Bitat. Cette IIe République, a-t-elle estimé, «exige d'être bâtie sur une nouvelle constitution» qui doit comporter à ses yeux «un bloc démocratique et républicain que nul individu ni parti ne pourrait remettre en cause ou violer». Pour la vice-présidente du sénat, ce bloc doit garantir la nature républicaine de l'Etat, les droits fondamentaux et libertés individuelles et collectives du citoyen, l'égalité devant la loi, l'alternance pacifique au pouvoir, l'interdiction de fonder un parti sur une base religieuse, raciste, sexiste, identitaire ou régionaliste et la garantie de l'existence d'un contre-pouvoir à tout pouvoir. «L'ANP, héritière de l'ALN, institution républicaine, devra être chargée de faire respecter l'inviolabilité de ce bloc», a suggéré Mme Bitat.