De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Il est de coutume qu'à chaque avènement de la saison des grandes chaleurs, les services de contrôle et d'hygiène multiplient les intervention dans les différentes aires de vente et de stockage en vue d'inspecter l'état des étals, la chaîne de froid et la disposition des produits proposés à la vente. Si les pouvoirs publics se félicitent du recul, ces deux dernières années, des cas d'intoxication en pareille période et ce, grâce au maillage élaboré par les agents de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, il faut admettre que parfois c'est «la baraka ou le hasard…» qui prémunissent les citoyens de véritables germes.Cela dit, des commerçants continuent de vendre des produits sensibles sans tenir compte des normes élémentaires de conservation requises. Œufs, boissons, fruits et autres produits sont étalés à même le sol dans diverses localités sans la moindre mesure d'hygiène. Pis, certains détaillants égorgent des poulets et les cèdent sur le champ alors que là-dessus la réglementation est bien claire, cela devrait se produire en présence d'un technicien vétérinaire et d'un inspecteur des services agricoles comme clairement stipulé dans la réglementation. La périphérie de la wilaya de Constantine est malheureusement rompue à cet exercice dangereux pour la santé du citoyen qui se trouve être une victime passive car il ignore les risques malgré les campagnes de sensibilisation et de prévention menées par les services compétents, telles la Direction de la santé et de la population ou encore la Direction du commerce et autres associations de défense des consommateurs, sur le danger encouru en consommant des viandes blanches ou rouges qui ne subissent aucun contrôle. En été, le risque d'être contaminé augmente, affirment les épidémiologistes. «Les toxi-infections deviennent fréquentes, notamment celles liées aux produits laitiers et aux viandes», soulignent-ils. L'entreposage et le non-respect de la chaîne de froid ainsi que la préparation des produits sont les causes des empoisonnements générés. C'est ce que les médecins appellent les toxi-infections alimentaires, c'est-à dire les intoxications dues à la consommation de produits contaminés par des germes nocifs. «Les épisodes de pathologies virales interviennent plutôt à la mi-saison», souligne une source médicale, mais, ajoutent d'autres sources, le principal problème, c'est la rupture de la chaîne de froid qui mène à la contamination des produits par les bactéries. Ainsi, des aliments mal transportés et mal conservés peuvent nuire considérablement à la santé de l'individu. Selon le cas et la gravité, l'intoxication se manifeste par des douleurs abdominales, des nausées et des diarrhées qui sont les symptômes les plus fréquents du malaise alimentaire durant l'été. Si les spécialistes insistent beaucoup plus sur l'hygiène en mettant un accent particulier sur le respect des règles de conservation des denrées, ils ne minorent pas les risques que constituent les fruits et légumes qui peuvent contenir des germes pathogènes. «Il faut éviter de les manger crus et il faut surtout les laver et en prendre soin en les disposant bien dans les paniers sans les écraser», insistent-ils.En outre, l'attention est attirée sur la consommation dans les établissements de restauration. Il est de notoriété publique que certains restaurateurs ne respectent pas du tout, ou si peu, les règles minimales d'hygiène, ni le stockage des produits, encore moins la préparation des plats ou le nettoyage du matériel, salle et vaisselle.Ainsi, chawarma, pizza, poulets sont exposés à tous les vents et amassent poussière et fumées des gaz d'échappement sans que personne s'en soucie. Pourtant, ces préparations constituent un terrain à risque. Mais cette situation interpelle autant les structures de contrôle que les citoyens qui, étant les premiers concernés et les premières victimes, doivent faire plus attention à ce qu'ils mangent. «On ne peut pas mettre un agent derrière chaque commerçant», diront des responsables. C'est une réalité qui engage la responsabilité des citoyens. Ils doivent prendre toutes les mesures préconisées par les spécialistes de la santé en vue de se prémunir des intoxications que pourrait leur occasionner la consommation d'un sandwich ou la dégustation d'un plat concocté dans des conditions non hygiéniques.