Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les intoxications alimentaires sont nettement supérieures à celles contractées par l'eau. Autrement dit, les maladies à transmission hydrique. C'est la prévalence à laquelle sont parvenus les spécialistes au niveau du secteur de la santé de la wilaya de Constantine. En été ou en dehors des chaleurs. Une thèse pour le moins authentique si l'on met en relief le dernier constat établi par la direction de la santé et de la population de la wilaya qui atteste que, conformément au programme de lutte contre les M.T.H et les zoonoses, Constantine enregistre une baisse dans les nombres de cas pouvant résulter de ce type de germes. «La prévention de ces pathologies nécessite un engagement, une implication une vigilance et une coordination sans faille de tous les intervenants des comités MTH et Zoonoses», insiste la DSP. Malheureusement il ne se passe pas un été sans que les services hospitaliers accueillent de malades ayant mal digéré un aliment ou étant victimes d'intoxications contractées dans des fast-foods, …et même chez soi. Constantine aura certes «épuré» ses eaux à la faveur de beaucoup de réfection de raccordement vétuste par le passé. Mais parallèlement la culture de consommation saine n'a pas encore pris habitude dans les milieux gastronomiques. Malgré les efforts engagés par quelques initiatives locales se référant à la prévention et l'hygiène alimentaire lors de la saison estivale, des empoisonnements individuels pour le moins subsistent. «La conservation des denrées alimentaires et le respect de la chaîne du froid jouent un rôle fort important pour éviter une éventuelle intoxication», souligne le docteur Kerati épidémiologiste affilié au laboratoire de Daksi. Ainsi, selon ce dernier il existe une procédure qui régule la préservation des aliments se rapportant notamment à la température. Car celle-ci est propice à la multiplication des germes. Questionné sur une éventuelle présence de statistiques caractérisant la circonscription en matière de ces maladies qui apparaissent souvent en été, notre interlocuteur estimera qu'«il est difficile de dresser une quelconque liste. La population qui sollicite les hôpitaux étant éparpillée, chaque malade est pris en charge dans son périmètre où se trouve un établissement de santé publique». De plus une partie intoxiqués se rend chez des médecins privés qui ne déclarent pas les cas contrairement à la médecine du service public. Un déséquilibre qui fausse la courbe de propagation de l'épidémie. Alors que le décret sur le sujet est assez notifié. Le procureur s'autosaisit pour enclencher une procédure judiciaire. Combien de fêtes n'auront pas fini «hospitalisées» en raison du manque d'hygiène ? Même la corporation médicale n'y échappe pas. «Après avoir mangé un soufflés un médecin a été intoxiqué et a perdu 10 kilos», témoigne son confrère tout en mettant en exergue l'autre donne encore plus importante que le traitement. Elle a trait à la prévention et au contrôle. «Il est nécessaire d'associer aux moyens de lutte contre la passivité alimentaire des équipes pluridisciplinaires qui sillonnent constamment les espaces destinés à la vente», a-t-il apprécié. Du moins sur ce plan, le service du consommateur de la direction du commerce est assez présent grâce au concours d'un mécène en la personne de Mme Kellil, présidente d'association des consommateurs qui active et alerte sur les dangers soulevés au terme de ses investigations en différents marchés, crèmeries, restaurants… Malheureusement pour faciliter son œuvre sur terrain, elle ne bénéficie pas de beaucoup de moyens. Par ailleurs pour rester dans les intoxications alimentaires des spécialistes insistent sur diverses précautions à prendre pour éviter une contamination. La prévention demeure la phase la plus importante à tous les stades «depuis la production jusqu'à la transformation». Sous un autre angle, l'été apporte également son lot d'ensoleillement et de déshydratation. Les personnes notamment âgées prennent la chose à la légère et oublient de boire. Et les diabétiques ne font pas exception. «Il faut boire son litre et demi d'eau», insiste notre interlocuteur. Les bébés sont également sensibles en cette période, soutient le médecin, appelant de ce fait les jeunes mamans à bien nettoyer les biberons. Au final, l'hygiène en continu permet d'épargner aux consommateurs des hospitalisations à condition de rester vigilants.