Photo : M. Hacène Par Melissa Roumadi La Chambre nationale de l'artisanat et des métiers (CNAM), vient de bénéficier d'une ligne de crédit de la Banque de l'agriculture et du développement rural pour l'importation de cuivre destiné à la dinanderie.Même si le montant de cette ligne de crédit n'a pas encore été dévoilé, le directeur général de la CNAM nous a assuré que les accords devraient être finalisés la semaine prochaine. Une première opération pilote concernera l'importation de 400 tonnes de cuivre auprès d'une entreprise publique iranienne au profit des dinandiers de la wilaya de Constantine. Opération qui devrait être élargie à d'autres wilayas et d'autres matières premières en cas de réussite. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoun, a annoncé hier à l'ouverture de la conférence nationale, tenue à Alger, qu'avec le plan d'action du secteur de l'artisanat à l'horizon 2020, et dans le souci de donner un nouveau souffle à l'activité artisanale, son département ministériel entend répondre aux préoccupations des artisans, notamment en ce qui concerne la fourniture en matières premières.Il est vrai que depuis la dissolution en 1987 de la Société nationale de l'artisanat traditionnel (SNAT), laquelle se chargeait d'assurer l'approvisionnement des artisans, la matière première a toujours constitué un casse-tête pour ces maîtres ouvriers. Obligés de recourir à l'importation, tant que les ressources locales restent non exploitées, ils font face, depuis, aux pénuries récurrentes et à la cherté du produit de base, ce qui se répercute sur la qualité, la disponibilité et le prix du produit final. Afin de remédier à la situation, le département de Smaïl Mimoun a entrepris un travail en amont destiné de valoriser les ressources disponibles au niveau national et exploiter la matière première produite localement. Pour ce faire des études viennent d'être lancées à l'effet de prendre connaissance des potentialités existantes dans un premier temps (en termes de pierres semi-précieuses, argile, rotin…etc.), et investir dans de petites unités de transformation dans un second temps, le tout dans l'objectif, de fournir, aux artisans, de la matière première traitée et à moindre coût. Le ministre n'écartera, toutefois, pas le recours à l'importation de certaines matières, à l'image du cuivre. Néanmoins, il s'agira de réduire les coûts à l'import en assurant le traitement de la matière brut au niveau local. M. Mimoun annoncera dans ce sens la réalisation d'une unité de production de feuillets de cuivre, destinés à la dinanderie, dans la wilaya de Constantine. Toutefois, les défis auxquels font face les artisans demeurent nombreux, notamment pour la commercialisation de leurs produits. Le manque d'espaces dédiés et la faiblesse des outils de communication et de marketing figurent en bonne place des problèmes qu'il faudra absolument résoudre avant de prétendre aux objectifs assignés dans le cadre du plan d'action du secteur qui compte 197 000 artisans. Pour cela la réalisation de nouvelles infrastructures (maisons et centres de l'artisanat, centres d'estampillage), au nombre de 81 actuellement est considérée comme primordiale par les responsables du secteur. Il s'agit également de la mise en place, cet été, de chapiteaux pour artisans dans les 14 wilayas du littoral, chapiteaux qui seront transférés dans le Sud durant la saison du tourisme saharien. Ces derniers tablent aussi, sur la valorisation du produit artisanal algérien à travers la labellisation d'une vingtaine de produits à l'horizon 2020, la participation aux foires internationales, l'organisation d'un Salon international de l'artisanat en novembre à Alger et la création de pôles d'excellence notamment pour la céramique à Tipasa, l'orfèvrerie à Batna et la taille des pierres semi-précieuses à Tamanrasset.Notons enfin que le département de Smaïl Mimoun envisage de porter le nombre de postes d'emplois créés dans le secteur de l'artisanat de 410 000 actuellement à 550 000 en 2020. l'objectif étant de tripler le chiffre d'affaires (le porter à 334 milliards de dinars) à la même échéance. Encore faut-il, que le tourisme, soubassement commercial de l'activité artisanale, suive.