De notre envoyée spéciale à Tlemcen Wafia Sifouane Inscrite dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», la semaine culturelle de la République d'Espagne a été inaugurée lundi dernier au sein du somptueux palais de la culture d'Imama de Tlemcen. Organisé par le ministère de la Culture en partenariat avec l'Office national de la culture et de la formation et le concours des institutions espagnoles, l'événement a marqué son coup d'envoi avec le vernissage de l'exposition collective «Geoart de l'autre», qui a déjà été présentée à Alger, de l'artiste algérienne Djahida Houadef et la peintre espagnole Marga Riera.Présentée comme un témoin de l'amitié qui lie les deux artistes des deux rives de la Méditerranée, l'exposition a donné l'occasion au public d'apprécier le regard que porte chacune pour l'autre. Abritant 14 toiles, Geoart est la concrétisation d'un pari fou que se sont lancé les deux artistes peintres : Djahida Houadef peindra l'Espagne une visite à ce pays tandis que Marga Riera peindra l'Algérie après y avoir également séjourné. Résultat, deux styles authentiques et des images volées de la mémoire des deux peintres. Quand la culture devient un pont et rapproche des peuples Présent lors de cette soirée inaugurale, le consul général d'Espagne à Oran, Manuel Rodriguez Martinez, a exprimé son admiration envers la démarche des deux artistes et pour leurs œuvres qu'il considère comme un témoin concret de l'amitié liant les deux pays. «L'Espagne est un pays fier de son passé commun avec le monde arabo-musulman et notamment avec l'Afrique du Nord, à savoir l'Algérie. D'ailleurs, la raison de notre présence ici aujourd'hui est de conforter cette réalité et montrer l'image d'une Espagne ouverte culturellement et fière de son héritage», déclare M. Rodriguez lors de son allocution d'ouverture.S'agissant du programme réservé à cet événement, le consul a affirmé que l'Espagne «a veillé à dévoiler différentes facettes de la culture espagnole au contact du monde arabe».La soirée s'est poursuivie avec la projection du premier chapitre du documentaire l'Histoire d'Al Andalus à la salle de spectacles du palais de la culture. Mais le public a eu du mal à se concentrer sur la projection présentée en version originale accompagnée d'un sous-titrage illisible en raison de l'éloignement de l'écran. Il faut souligner que la salle n'est pas aménagée pour abriter des projections cinématographiques. Certains spectateurs ont fait néanmoins preuve de patience pour suivre le documentaire qui retrace la naissance de l'émirat d'Al Andalus. Composé de quatre chapitres, le documentaire sur l'histoire de l'Andalousie sera projeté durant cette semaine culturelle ibérique. Après l'art plastique et le cinéma, place à la musique avec le concert de la guitariste franco-espagnole Paola Requina. Véritable virtuose de la guitare classique, la musicienne a fait rêver et voyager le public venu nombreux, aux rythmes de l'ancienne Andalousie. Avec un jeu gracieux et fin, Paola a revisité les anciennes compositions de flamenco avant de revenir vers des morceaux plus actuels, mais toutes les compositions ont pour point commun leurs origines métissées. La guitariste régalera les spectateurs avec des compositions de l'Espagnole Francesco Tarera dont Caprice arabe et une polka avant de conclure sa prestation avec des compositions latino-américaines pour souligner la richesse de la culture espagnole. Un programme modeste pour une manifestation grandiose S'étalant sur quatre jours, la semaine culturelle espagnole à Tlemcen s'est distinguée par sa maigre programmation qui s'est résumé à deux concerts, la projection d'un documentaire, une conférence et une exposition déjà présentée au centre culturel Cervantès d'Alger, ce qui a quelque peu déçus les Tlemcéniens qui s'attendaient à un programme plus riche, étoffé et diversifié, et qui soit plus en rapport avec l'esprit de la manifestation. Remplissage ou simple laisser-aller ? Le programme de cette manifestation qu'on veut grandiose pèche par un sérieux déficit au niveau de l'organisation des semaines culturelles. Autre fausse note, certains responsables de la sécurité ont empêché des jeunes Tlemcéniens d'assister au concert qui a été donné au palais de la culture prétextant une salle archicomble, allant même jusqu'à verrouiller la porte d'accès à la salle et le grand portail du palais de la culture. On notera également que la majorité de ces jeunes avaient leurs invitations à la main et ne comprenaient pas l'acharnement des agents de sécurité à créer des obstacles et à instaurer des barrières entre les jeunes et la manifestation qu'abrite leur ville. W. S. Nouveaux rapprochements entre l'Algérie et l'Espagne En abordant la question du passé commun qui lie l'Algérie et l'Espagne, le consul général d'Espagne à Oran a été interrogé par la presse sur l'évolution du rapprochement entre les deux pays et, prenant argument sur sa déclaration quant au rapprochement et l'histoire commune entre les deux pays, des journalistes demanderont au consul ce qu'il en est de la liberté de circulation des personnes dans ce «rapprochement» entre les deux rives. Un peu gêné, Manuel Rodriguez Martinez a affirmé que les procédures bureaucratiques concernant la délivrance des visas pour l'Espagne ont été nettement allégées, tout en soulignant la ferme intention de l'Espagne à faire son possible pour faciliter l'accès à ses terres aux Algériens. Concernant le secteur économique, le responsable a indiqué que l'Espagne compte bel et bien élargir son champ d'investissement en Algérie et multiplier ses partenaires économiques.