Quel plaisir de voir réapparaître Abdelhafid Benchabla sur la scène internationale. Un boxeur talentueux à l'extrême. Il ne faut pas oublier qu'il est un des acteurs principaux dans l'avènement de la boxe en Algérie au niveau où elle est rendue à l'heure actuelle. L'Algérie serait-elle devenue aussi friande de boxe sans l'enfant de Boumerdès ? Son charisme et son talent sont tout simplement magiques. N'est-il pas l'un des boxeurs qui aura suscité le plus d'enthousiasme dans le cœur des fans de boxe algérienne ? S'il est vrai que le talent seul ne permet pas de gagner un championnat du monde, à l'inverse un titre de championnat du monde ne permet pas d'acheter du talent comme en possède Abdelhafid Benchabla. La carrière de ce jeune boxeur algérien va au-delà des titres mondiaux et de l'argent. C'est une leçon de vie qui transcende tout ce que le spectacle de la boxe lui-même peu exprimer. «Personnellement, je suis devenu un fan de la boxe grâce à Mohamed Allalou. Jamais je ne me serais intéressé à ce sport sans l'ascension de cet oiseau rare dans les années 1990 qui s'est illustré à Sydney en 2000.» Que de chemin parcouru depuis : médaillé de bronze à l'issue des finales du championnat arabe des nations qui s'est déroulé à la salle Ariana de Tunis du 17 au 24 février 2007, médaillé d'or et champion arabe au Caire en 2009, médaillé d'or aux Jeux africains d'Alger en 2007, champion d'Afrique et champion du monde WSB (World Boxing Series) dans la catégorie des 80-85 kg. Le styliste Abdelhafid Benchabla, l'espoir de la boxe algérienne, battu en quart de finale des JO de Pékin par l'arbitre et par le Chinois Zhang Xiaoping aux points (12 à 7) dans la catégorie des 81 kg, est une étoile montante de la boxe algérienne. Benchabla, victime d'un arbitrage partial à Pékin. Ce jour-là, l'arbitre a décidé que l'Algérien n'aura pas de médaille olympique, seul titre qui manque à son palmarès déjà riche malgré son jeune âge. Quelques années de pratique dans le corps, des victoires en autant de combats et une passion qui ne se dément pas. Une étoile montante de la boxe. Abdelhafid Benchabla n'a beau s'adonner à son sport que depuis quelque six ans, ses adversaires savent de quoi il est capable. Avec quelques combats en banque, le jeune boxeur, né le 26 septembre 1986 à Boumerdès, est une valeur sûre de la boxe mondiale. Il a déjà plusieurs titres et des victoires en poche, et toutes se sont terminées par K.-O. «Quand j'arrive sur le ring, je ne pense pas à cela, dira le principal intéressé au sujet des K.-O. infligés à ses adversaires. Je me bats pour faire le combat et si le gars tombe, il tombe. C'est sûr que c'est toujours plus rassurant et moins fatigant si le gars tombe !» Le pugiliste algérien ainsi que plusieurs autres de ses coéquipiers, tous jeunes, ont ajouté une certaine noblesse à ce sport cette année. «Je suis fier de nous», note Abdelhafid à propos des boxeurs algériens qui s'illustrent de plus en plus sur la scène internationale. Mohamed Allalou, un médaillé olympique à Sydney, est d'ailleurs l'une des idoles du jeune homme, qui espère à son tour évoluer chez les professionnels un jour. A ceux qui diront que la boxe est un sport violent, il sait quoi répondre : «On n'est pas ici pour faire du ballet !», s'exclame-t-il. Comment expliquer donc cette passion pour ce sport ? «C'est le sport lui-même. Ce n'est pas pour me battre uniquement, c'est la technique aussi. Et on est une grande famille», explique celui qui a eu la piqûre pour la boxe en regardant les films de Rocky et qui a, par le passé, pratiqué divers sports d'équipe comme le football et la course à pied. Une ascension fulgurante Le boxeur algérien Abdelhafid Benchabla, champion du monde WSB (World Boxing Series) dans la catégorie des 80-85 kg devant le Français Ludovick Groghue, s'est dit «fier d'avoir inscrit le nom de l'Algérie au palmarès de cette nouvelle compétition internationale». «Je suis fier d'avoir gravé mon nom et celui de l'Algérie en lettres d'or sur le registre de la WSB encore vierge jusque-là», a déclaré Benchabla, dont cette victoire est synonyme d'une qualification d'office aux jeux Olympiques de Londres 2012. Le boxeur algérien âgé de 24 ans a arraché ce succès devant le Français Ludovick Groghue à l'unanimité des juges, dans un combat de sept rounds (trois minutes chacun), un certain samedi à Guiyang en Chine. Benchabla Abdelhafid devient ainsi le premier sportif algérien, arabe et africain à se qualifier aux joutes olympiques. «Je suis satisfait et honoré par ce succès. C'était un combat difficile et pénible pour atteindre cette consécration mondiale», a déclaré Benchabla aux journalistes présents à la conférence de presse des champions WSB. Benchabla s'est dit «très content par ce que cela faisait longtemps maintenant que la boxe algérienne n'est pas montée sur le podium mondial ou olympique. Je suis content parce que j'ai réussi à revenir au pays avec une ceinture de champion du monde WSB et avec le premier billet qualificatif pour les JO 2012». «Cette victoire, je la dédie à ma famille et à tous mes coéquipiers de la sélection nationale, mais surtout à l'Algérie», a-t-il ajouté. Avec ce titre, Benchabla a rejoint son coéquipier de la sélection algérienne Chadi Abdelkader, qui a été sacré champion du monde par équipes avec Paris United. Un vivier en attente de prise en charge De son côté, le directeur technique de la Fédération algérienne de boxe, Mourad Meziane, s'est montré heureux et fier pour cette consécration qui fait honneur à l'Algérie. «Cet exploit constitue une fierté pour l'Algérie et pour la boxe nationale parce qu'il vient consacrer les efforts consentis par la famille de la boxe et les potentialités dont dispose Abdelhafid Benchabla», a-t-il dit. Si la boxe est une discipline individuelle, l'entraînement se fait régulièrement en équipe. «C'est juste au moment où t'es dans le ring que cela devient individuel», soutient-il. Aucun combat n'est à l'horaire pour le moment, mais l'entraînement n'arrête jamais, question d'être toujours prêt. Le cardiovasculaire est d'ailleurs un petit côté sur lequel l'enfant de Boumerdès doit travailler, puisque les combats ont beau correspondre à un maximum de trois rounds d'une minute trente chacun, il est nécessaire d'être en forme pour rester dans le ring jusqu'à la fin. C'est une discipline qui avait été la première à porter l'Algérie au podium, grâce aux deux médailles de bronze remportées par Mohamed Zaoui et Mustapha Moussa à Los Angeles, avant que feu Hocine Soltani ne s'adjuge la même médaille, en 1992 à Barcelone, puis l'or à Atlanta en 1996, en plus de celle en bronze remportée par Mohamed Bahari et, enfin, une autre en bronze à l'actif de Mohamed Allalou, empochée à Sydney. C'est pourquoi le noble art pourrait une nouvelle fois valoir des satisfactions à l'Algérie, d'autant qu'un vivier intarissable de talentueux boxeurs ne cherche qu'à être prise en charge pour mieux s'exprimer à l'avenir. Y. B.