Photo : Nasser Hannachi De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La 9e édition du festival international de jazz Dimajazz s'est ouverte vendredi soir dernier au palais de la culture Malek Haddad. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a donné le coup d'envoi de cette manifestation culturelle, a promis d'apporter une aide précieuse à la jeunesse innovante en matière de création et d'initiatives allant dans le sens de l'acte culturel. Après avoir certifié l'inscription d'un projet relatif à la réalisation d'une grande salle de près de 6 000 places qui sera destinée à abriter différentes activités à Constantine qui souffre du manque d'infrastructures culturelles, Mme Toumi lancera : «Bon jazz», signifiant le lancement du festival. Et c'est parti ! Un autre décor, d'autres voix et une innovation pour la présente édition avec la tenue d'un festival off. Entonnée avec des sonorités africaines, la soirée ouvrira avec le Malien Tidiane Seck et un magicien de la percussion, Paco Sery, qui plongent les mélomanes dans une ambiance 100% africaine. L'Union africaine, le malaise ivoirien, Mandela... ont été les sources d'inspiration de cette troupe qui enchantera le public, avec les rythmes et les enchaînements endiablés du batteur en parfaite communion avec Tidiane Seck. Les pas de danse du vocaliste Kabiné Kouyaté donnaient une chorégraphie ensorcelante supplémentaire au spectacle. «Je vais vous faire un parcours dingue», lançait le chef d'orchestre. Dingue en créativité musicale, c'était plutôt cela ! C'est comme un simple jeu qui prendra ensuite un long périple à travers l'interminable registre musical. Le compositeur et chef de bande pianotait des riffs pops, jazz, et souvent de légères intros qui ouvriront ensuite les portées à des échappées et des explorations à même de faire des «bœufs» sans sentir de brusques transitions entre des interludes arrangés par «les guerriers», appellation ironique donnée par le maestro à ses instrumentistes. L'assistance se met à bouger sans cesse. Les compostions en hommage à la Côte d'Ivoire et à l'Afrique en général étaient remplies de messages de paix et de fraternité. En artiste engagé, Seck ne se laisse pas transporté sans revenir aux sources africaines. Il a aussi rendu hommage à Hank Jones, avant d'interpréter le classique Mandingue. Paco repose ses baguettes de batterie pour prendre un instrument qu'il dit conseiller à tous les enfants du monde. La Senza, instrument gadget appuyé tantôt des basse et tantôt du clavier, faisait voyager les présents. Pour métisser la soirée, un invité surprise enflammera la salle. Les Wasfanes de Constantine, troupe rituelle, fondra ses rythmes avec ceux du Malien pour donner au spectacle un zeste mythique. Une fusion puisée dans les sources qui émerveillera le public présent… In fine, pour cette première soirée, le festival délocalisé au palais de la culture a été amorcé sans mauvaise surprise. La sonorisation, talon d'Achille des manifestations à Constantine, a été maîtrisée et la scène, bien que ne répondant pas aux normes de l'acoustique, a vu un aménagement adéquat. Les décibels n'ont pas été perturbés au grand bonheur des habitués de Dimajazz où on signalera cette fois-ci une présence de moins en moins jeune, même si des lycéens y sont aussi venus pour décompresser.