Photo : Amina Bensabeur De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La clôture de la saison culturelle à Constantine a été marquée non pas par un bilan sur les diverses activités qui ont eu lieu sur la scène locale durant cet exercice écoulé. En effet, c'est un changement provisoire à la tête de la direction de la culture de la wilaya qui s'est révélé juste après le tomber de rideau sur la deuxième édition du Festival panafricain. M Nettour, le désormais ex-responsable du secteur a été remercié et remplacé par le directeur du palais de la culture Malek Haddad. Soit une décision qui ne ferait que faire somnoler les muses déjà en hibernation, depuis quelques années, faute d'initiatives, à l'exception du programme injecté par le département de Toumi. L'heure n'est pas au bilan. Du moins pas avant l'intronisation d'un nouvel «administrateur» à la tête de la direction de la culture. A ce sujet, les interrogations vont bon train sur le profil du futur locataire de la maison de la culture El Khalifa. Pour l'heure, aucun nom potentiel officiel d'un quelconque aspirant ne fait le tour de la cité, quoique les opportunistes guettent, voire espèrent une nomination à contre-courant. A posteriori, des indiscrétions avancent que l'option opérée dans ce volet «cérébral» intervient à la suite d'un remue- ménage somme tout attendu, car, fera-t-on rappeler, le musée Cirta avait, quant à lui, accueilli ces derniers mois une nouvelle directrice. Agissant par stratégie ou par simple intuition, le ministère ne daignerait s'expliquer sur les motifs de ce changement survenu juste après la tenue du Panaf. La coïncidence serait loin d'être à l'origine de cette métamorphose tant aucune voix officielle n'a rompu le silence. Ainsi, évoquer le bilan de l'année 2009 nous amène directement à exhumer les fortes subventions allouées par le département central aux différentes manifestations qui ont animé la capitale de l'est. Le malouf a tenu le haut du pavé comme à l'accoutumée. Sans omettre les quelques échappées livresques sans grand impact, à l'image de la tenue en juin dernier d'un séminaire consacré à l'écrivain journaliste Malek Haddad et qui n'a, malheureusement, pas drainé une grande affluence. Aussi faut-il souligner la présence des festivités des autres wilayas dans le cadre des échanges promulgués par le ministre. En matière livresque il est utile d'évoquer la tenue de quelques pseudo-salons organisés au niveau de l'ex-souk el fellah de Djenane Ezzitoune, aménagé pour la circonstance. Là, une halte devrait être marquée, pour dénoncer ces quelques expositions sans attrait encore moins d'un thème qui pourrait susciter la curiosité des lecteurs et autres passionnés de livres. Le 4ème art a, en revanche, brillé de mille feux avec la tenue des journées constantinoises du théâtre professionnel maghrébin qui a vu la participation de 12 troupes, dont celle venues de Tunisie et du Maroc. En ce qui concerne les activités des associations, l'apothéose sera l'œuvre du Festival international du jazz (Dimajazz) en attendant bien évidemment l'impact d'un autre évènement international en sa troisième édition. Il s'agit de la rencontre universelle du malouf qui se tiendra à Constantine. Le musée n'a pas été en reste, avec ses amis qui ont, un mois durant, narré la ville des Ponts à travers des expos. Concernant le comité culturel de l'APC chargé à chaque saison estivale d'organiser son lot d'animation d'été, il se prépare à collaborer à des soirées ramadhanesques. A vrai dire, la notion du bilan épluché est loin d'être le souci des acteurs locaux. On applique à la lettre les directives programmées sans s'interroger un tant soit peu sur leur dessein, question d'y remédier lors des prochains numéros. Un cas disert appuie cette réalité. Le Festival panafricain a tourné la page sans laisser derrière lui de trépignements propres au continent à Constantine. «On n'a fait qu'organiser les dix soirées programmées. Cela s'est passé dans de bonnes conditions», devait se contenter de nous dire le directeur de cet espace, lequel gère l'Odéon sans grande ressources financières en raison du flou qui caractérise son appartenance à la direction de la culture ou à la municipalité. De la sorte, le statut du théâtre de verdure demeure aux contours indéfinis en raison de ces zones d'ombre. En définitive, Constantine a abrité moult festivités cette saison. La scène a été étoffée. Il importe cependant de songer à la qualité, à la demande et à l'impact des manifestations. Pour cela, seul un planning raisonnable pourrait apporter des corrections : un bilan détaillé qui dépasse le rituel calcul des rentes empochées…