Mettant l'accent sur la nécessité d'instaurer un pluralisme syndical «effectif», quatre syndicats de la santé publique ont demandé la révision de la loi sanitaire et l'encouragement de la production du médicament en Algérie. Le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), Belambri Messaoud, qui a été reçu par l'instance de Bensalah, a fait une série de propositions, en relation avec le mouvement associatif et l'activité syndicale, et au secteur de la santé notamment, s'agissant du marché du médicament. Dans le premier chapitre, le président du SNAPO a proposé plusieurs actions pour renforcer et consolider le mouvement associatif. Mais aussi d'organiser et d'impliquer le mouvement associatif. A côté du secteur de la santé, où il a proposé d'encourager le principe de complémentarité entre le secteur public et le secteur privé, et d'adopter une politique de santé visant à instaurer une autonomie nationale vis-à-vis de l'étranger, le SNAPO a proposé de prendre toutes les décisions visant à promouvoir la production nationale du médicament, à travers notamment l'instauration d'une politique pharmaceutique nationale, la réforme du secteur de l'importation et de la distribution, en établissant des mécanismes de suivi, de contrôle et de régulation, et la constitution des groupements de pharmaciens pour moraliser, professionnaliser et réguler le secteur de la distribution. Le SNAPO demande en outre de rétablir l'instruction gouvernementale demandant aux producteurs d'approvisionner directement les officines pharmaceutiques, d'instaurer le numerus clausus à la formation universitaire des pharmaciens, avec fermeture de certains départements de pharmacie, de maintenir le numerus clausus aux installations pour garantir un équilibre national en matière de couverture pharmaceutique, de doter toutes les communes et localités du pays en officines pharmaceutiques de manière équilibrée et étudiée, et de préserver l'Algérie du système des chaînes pharmaceutiques, et mettre le pays ainsi à l'abri du lobby des multinationales. Les chaînes aliènent le système national de santé, car le principal souci des chaînes est la rentabilité financière et économique au détriment d'une couverture sanitaire convenable, ainsi que d'instaurer une échelle des prix du médicament, favorisant la consommation du produit générique et les médicaments fabriqués localement. Réformer en urgence le décret exécutif n°44 du 1er février 1998. En sus de l'élaboration du statut du pharmacien toutes catégories confondues, la révision urgente des textes instaurant les ordres professionnels de la santé, la loi 90-17 et le décret exécutif 92-278 devenus obsolètes et l'activation de l'agence nationale des produits pharmaceutique. Pour sa part, le Dr Salah Laouer, président du Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP), en réitérant que le principe essentiel de son syndicat est le dialogue qui, dit-il, est consacré dans son règlement intérieur, a indiqué avoir proposé à l'instance de Bensalah un ensemble de propositions portant sur les réformes politiques et socioprofessionnelles du secteur de la santé. Il a estimé qu'«une démarche allant dans le sens de l'ouverture totale du champ politique et son élargissement à toute la société civile, en intégrant toutes les compétences avérées dans le destin du pays, est de nature à garantir une pérennité de l'Etat, une stabilité du pays et un ancrage définitif de la démocratie comme mode d'expression privilégié de la société». Au chapitre de la santé, le SNMGSP propose que l'Etat doit continuer à garantir et pérenniser la gratuité des soins de tout le peuple algérien, garantir l'accès aux soins primaires à tous les citoyens sans discrimination aucune et favoriser une médecine de proximité de qualité, veiller à la pérennité de la caisse de sécurité sociale et élargir sa couverture à l'ensemble de couches sociales, et la révision de la loi sanitaire en associant à son élaboration tous les syndicats, les partenaires sociaux et les associations des usagers. Le SNMGSP propose également d'instaurer et de garantir une politique salariale en fonction de l'évolution socioéconomique du pays, de défendre la dignité du médecin généraliste par la régularisation de tous les vacataires et d'intégrer le médecin dans les programmes du logement dont il a été exclu à ce jour. Le secrétaire général du syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, s'est dit «convaincu de participer à un dialogue lorsqu'il s'inscrit dans une profondeur telle qui est là aujourd'hui. Celle d'aller vers des réformes politiques dans notre pays, dont on a besoin». Dans le volet politique de ses propositions, le SNPSP souligne «la portée stratégique des consultations en cours sur les réformes politiques» qui, ajoute-t-il, «sont déterminantes pour notre pays, afin d'entamer le changement d'un système politique qui a été basé durant un demi-siècle sur la légitimité historique, vers un véritable système démocratique, garantissant la concrétisation du pluralisme politique associatif et syndical et la liberté d'expression». Le SG du SNPSP, Dr Lyes Merabet, a ainsi mis l'accent sur le respect des conventions internationales, ratifiées par l'Algérie, concernant les droits civiques et le pluralisme syndical, appelant de ce fait à associer l'ensemble des syndicats aux réunions de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat). Le SNPSP a également appelé à consacrer un pluralisme syndical «représentatif et indépendant de toutes formes de contrôle administratif et financier», insistant aussi sur «la levée des pressions que subissent les délégués des syndicats autonomes et la réintégration de l'ensemble des syndicalistes dans leurs postes de travail». M. Merabet a en outre proposé la création d'un conseil national supérieur chargé de la réforme du système sanitaire en Algérie, l'objectif final étant de parvenir à assurer une couverture sanitaire de qualité pour le citoyen, a-t-il affirmé. Enfin, le Dr Yousfi Mohamed s'est félicité, au nom du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), de l'initiative d'organiser des consultations sur les réformes politiques en Algérie, appelant à consacrer la démocratie en Algérie. Et ce, en mettant l'accent sur le renforcement et l'implication du mouvement associatif, la révision de la Constitution, la séparation effective des pouvoirs, l'ouverture du champ médiatique et audiovisuel, une plus grande représentativité de la femme, et donner la priorité aux compétences pour accéder aux postes de responsabilité. Les détails de ses propositions, il les réservera à une conférence de presse qu'il tiendra aujourd'hui. A. R.