Souvent «en grève» ou «en protestation» pour «arracher leurs droits légitimes», alors que les pouvoirs publics, ont-ils estimé, «entravent leurs actions», les syndicats du secteur de la santé publique, reçus par la commission sur les réformes politiques, ont plaidé hier à l'unanimité pour la garantie du libre exercice du droit syndical. A l'issue de la rencontre, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui a aussi émis des «propositions politiques» a exhorté les pouvoirs publics à respecter les conventions internationales «ratifiées par l'Algérie», rappelle-t-il, notamment les deux conventions C98 et C87 du Bureau international du travail (BIT). Le syndicaliste qui plaide pour un pluralisme syndical réel suggère l'association de tous les syndicats autonomes représentatifs à la révision du code du travail. Il demande, outre la garantie du droit à la grève, la levée de toutes les formes de pression «exercées sur les syndicalistes» et la réintégration des syndicalistes licenciés. Il plaidera aussi pour la participation des syndicats autonomes à la tripartite. Convaincu de la nécessité de participer au «dialogue» qui s'inscrit selon lui dans «une profondeur» qui consiste à aller «vers des réformes politiques dont on a besoin», Lyes Merabet affirmera en outre avoir «compris la dimension stratégique» des consultations en cours sur des réformes «obligatoires pour notre pays», car, dit-il, «il s'agit de passer d'un système politique dont la structure pendant un demi-siècle s'est articulée autour de la légitimité historique, à un système démocratique». Il plaidera dans ce sens pour la consécration des libertés politiques et syndicales, la liberté d'opinion et la protection des libertés individuelles et collectives. Dans un autre volet, M. Merabet est pour des élections libres, démocratiques, plurielles et transparentes. Il plaidera lui aussi pour la séparation des pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire. Le président du SNPSP a également plaidé pour l'ouverture du champ audiovisuel «à tous les Algériens sans exception». Propositions pour le secteur de la santé et du médicament Belambri Messaoud, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO), affirme de son côté avoir émis des propositions concernant l'activité syndicale et associative sur les libertés individuelles et collectives et la réactualisation et révision des lois y afférentes. «Nous avons également fait des propositions à propos de certains dossiers relatifs au secteur de la santé, notamment sur le médicament dans les volets importations, fabrication et tous les problèmes qui concernent les pharmaciens privés, les médicaments génériques et la production locale», a-t-il dit. Affirmant «soutenir» la culture du dialogue, Salah Laouar, du Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP), a émis pour sa part des propositions aussi bien sur le secteur de la santé, que sur le volet politique. Considérant les articles de la Constitution «en adéquation avec les aspirations de la société», M. Laouar estime toutefois qu'il faut limiter les mandats présidentiels à 2. Tout en plaidant pour la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice, il estimera qu'il faut garantir le libre exercice du droit syndical et consacrer le pluralisme syndical. Dans le secteur de la santé, il plaidera pour la pérennité de la gratuité des soins, une vraie politique salariale et l'association des syndicats à la révision de la loi sanitaire. M. Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), qui prévoit une conférence de presse aujourd'hui, s'est contenté de dire que son syndicat a formulé plusieurs propositions notamment sur le libre exercice du droit syndical et le système de santé.