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La saison estivale peut-elle attirer le public vers la culture ?
Tizi Ouzou tente d'instaurer une vie culturelle
Publié dans La Tribune le 23 - 06 - 2011


Photo : Zoheir
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Deux manifestations vont dominer la saison estivale de cette année dans la wilaya de Tizi Ouzou, le festival des Raconte-Arts organisé, depuis voilà huit ans, par la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (Ladc) de la wilaya de Tizi Ouzou et le Festival culturel arabo-africain des danses folkloriques que les pouvoirs publics ont institué dans la capitale du Djurdjura. Le mois de Ramadhan a effectivement chamboulé toute la programmation des responsables du secteur de la culture mais aussi des associations et autres organisations activant sur la scène culturelle locale qui comptent signaler leur présence par des activités de moindre envergure. Le festival des Raconte-Arts, programmé du 9 au 16 juillet prochain à Taourirt Moqran, dans la commune de Larba Nat Iraten, sera, encore une fois, l'occasion de faire de ce village un lieu haut en couleur avec des activités nocturnes et en plein air. L'aspect partage, cher aux animateurs de la ligue, sera encore de la partie, notamment dans l'élaboration du programme d'activités que se partagent la LADC et les villageois de Taourirt Moqran. Et encore une fois, des conteurs, des écrivains, des artistes peintres, des cinéastes, des clowns convergeront vers le plus grand village de la région sans protocole ni prise de tête pour des nuits de contes magiques, des déambulations nocturnes dans les rues du village avec des haltes artistiques, des récitals de chant et de poésie, des rencontres littéraires et des interventions d'artistes peintres in situ ainsi que de nombreuses autres activités qui sortent un peu du carcan conformiste. Ce qui fait le succès de cette manifestation est sans doute l'implication des villageois qui accueillent les activités, y compris dans l'activité elle-même, dans la programmation, et même dans la restauration et l'hébergement. Une formidable aubaine pour attirer de nouveau le public vers l'activité culturelle qu'il a désertée depuis plusieurs années. Surtout que les organisateurs du festival axent essentiellement leur manifestation sur les enfants, avec les contes, les clowns, les tours de magie mais aussi des formations de toutes sortes qui feront inévitablement de ces enfants de futurs amoureux des arts et de la culture. D'autant plus que le festival des Raconte-Arts est une manifestation itinérante qui atterrit à chaque édition dans un village de la wilaya de Tizi Ouzou, et même à Béjaïa, permettant ainsi aux artistes participants de toucher le plus de monde possible et surtout dans les coins les plus reculés de la région. Le Festival culturel arabo-africain des danses folkloriques sera en outre une nouvelle occasion pour le public de Tizi Ouzou de renouer avec les différentes facettes de cette danse dont les troupes viendront vers la wilaya de Tizi Ouzou de plusieurs pays africains et arabes. Une manifestation servie au public depuis quelques années et qui n'arrive pas à décoller en termes d'amélioration. Pourtant, le public y a montré un intérêt certain, même si l'événement est loin d'égaler le fameux festival international des chants et danses populaires des années soixante-dix et quatre-vingt. Les promoteurs de cette manifestation n'ont pas su accompagner l'harmonie née entre ce festival et le public de Tizi Ouzou lors de ses premières éditions, notamment lors de sa programmation en même temps que le deuxième Festival panafricain de l'été 2009. En effet, depuis la première édition, la manifestation n'a connu aucune amélioration palpable, la seule façon de maintenir intact l'intérêt du public qui risque de subir une certaine monotonie avec toujours les mêmes programmes et la même programmation. Mais il est vrai qu'il est difficile pour les promoteurs du festival d'opérer des changements tant que c'est toujours la maison de la culture Mouloud-Mammeri qui l'abrite. Une enceinte qui s'est avérée inadéquate pour ce genre de manifestation qui nécessite de l'espace, non seulement pour les troupes et les artistes participants mais aussi au nombreux public très tenté par une ouverture vers les différentes cultures de la planète.


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