De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle, il y a un consensus sacré qui se dégage de toutes les déclarations des responsables et autres leaders à tous les niveaux. C'est bien entendu l'impériale nécessité de former des jeunes dans toutes les disciplines pour pouvoir ensuite passer le relais et assurer l'avenir de tous les secteurs. Cependant, ce consensus ne se dégage qu'à travers les déclarations, mais dans les faits, rares sont ceux qui joignent le geste à la parole pour des raisons diverses, et, pour certaines, objectives. Parmi ceux qui ne se contentent pas de dire l'importance de la formation pour assurer la relève, il y a les animateurs de la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (LADC) de la wilaya de Tizi Ouzou qui n'a même pas attendu une quelconque subvention de l'Etat pour mener des actions en faveur de la formation dans le secteur de la culture. Il y a aussi la nouvelle équipe mise en place pour gérer le Théâtre régional de Tizi Ouzou et qui n'a pas attendu l'achèvement des travaux de réhabilitation de la structure pour se mettre au travail, y compris par l'organisation de sessions de formation théâtrale au profit des jeunes acteurs de théâtre amateur de la wilaya. Pour la LADC, plusieurs sessions de formation ont été organisées avec la participation de partenaires européens au profit des jeunes de la région, notamment dans l'écriture et le personnage du clown. Des cycles de formation que les responsables de la LADC jumélent parfois avec le festival des Raconte-Arts organisé tous les mois de juillet depuis l'été 2004. La formation à l'écriture se déroule plutôt durant le mois de mars avec en moyenne une douzaine de jeunes bénéficiaires. «Ce sont des jeunes de 18 à 30 ans en rapport avec l'écriture, tels les poètes, les écrivains en herbe, des animateurs associatifs impliqués dans le théâtre...», précise le président de la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques, El Hacene Metref, Ce dernier ajoute que c'est la dramaturge franco-algérienne et auteure de pièces de théâtre, Fatima Gallaire, qui assure cette formation depuis son lancement il y a trois ans. «Fini le temps de l'activisme et de l'amateurisme. Il faut passer à des projets bien élaborés qui ne souffrent pas de bricolage», insiste notre interlocuteur pour qui «c'est la seule façon d'assurer la relève pour pouvoir ensuite passer le relais». D'ailleurs, ces cycles de formation n'ont pas tardé à donner des fruits puisque certains bénéficiaires sont des auteurs aujourd'hui. «Ils avaient déjà des compétences et le stage était un plus pour eux», affirme encore le président de la LADC pour dire que la formation organisée par son association n'est pas la seule à avoir permis à ces jeunes de faire aboutir leurs projets d'écriture. La cinquième session de cette formation est prévue pour le mois de mars prochain. Cette ligue présidée organise également un stage de formation de clown pendant le festival des Raconte-Arts en juillet. Une formation assurée par deux éléments de la compagnie française Bataclown, en l'occurrence le Français Michel Terral et le Belge Paul Schiffer qui font bénéficier une dizaine de jeunes pour chaque session de leur savoir et de leur expérience. Les quelques cinquante jeunes qui ont bénéficié de ces stages depuis le lancement de la formation, même s'ils n'activent pas en professionnels, animent toutefois dans leurs localités par des activités au profit des enfants. Quant à la formation de bibliothécaires, une cinquantaine de jeunes également en ont bénéficiée grâce au Cobiac, la banque régionale du livre de la région PACA (Provence, Alpes, Côte d'Azur) en France. Mais le manque de bibliothèques dans la wilaya n'a pas servi les bénéficiaires, surtout que cette formation concerne beaucoup plus l'animation avec le développement de la lecture publique, particulièrement au profit des enfants. La localité d'Ath Yenni a fait, cependant, exception en créant une bibliothèque grâce aux 3 000 livres que le Cobiac a offerts à cette occasion.