L'Office national des examens et concours (ONEC) demande l'ouverture d'une enquête sur «l'origine des rumeurs» faisant état de fuite de sujets du bac 2011. «Pour déterminer l'origine des rumeurs colportées par la rue durant le déroulement des épreuves sur la fuite des sujets de certaines matières d'examens du baccalauréat 2011, ce qui a induit des perturbations durant le déroulement dans l'objectif de nuire à la réputation de l'instance publique et la crédibilité de l'examen, l'Office national des examens et concours a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'origine des rumeurs», annonce un communiqué rendu public mardi dernier par cette instance. Dès les premières épreuves qui ont débuté le 11 juin, des bruits faisaient état de fuite de plusieurs sujets via des SMS ou carrément de sujets vendus ici et là. Des informations contradictoires ont circulé, les unes pour confirmer la divulgation des thèmes retenus pour l'examen de certaines matières, les autres dénonçant des arnaques et de fausses révélations. Une situation qui a été préjudiciable pour nombre de candidats. Dans ce tumulte, et depuis le début de «l'affaire», les responsables de l'éducation ont écarté toute ambiguïté sur la question. La connotation du communiqué de l'ONEC ne laisse planer aucun doute. Par une tournure de phrase, l'instance publique balaye d'un revers jusqu'à la simple suspicion sur le bon déroulement des épreuves. Pas un petit «chouïa» de doute. C'est une rumeur. L'enquête demandée par l'ONEC porte sur la rumeur et non le déroulement des épreuves ou l'infime possibilité d'une fuite de sujets ! Pourtant, certains candidats au bac 2011 affirmaient avoir reçu ces SMS et que les messages portaient bien sur les sujets concourus. Pure coïncidence ! Mais l'ONEC insiste, persuadée que ces «rumeurs» ont un but qui est bien défini. «L'objectif (est) de nuire à la réputation de l'instance publique et à la crédibilité de l'examen», note le communiqué. Ce serait donc un complot ourdi contre l'instance sous tutelle du ministère de l'Education nationale. Cette situation rappellerait presque (même s'il faut raison garder, car l'ampleur est sans commune mesure) les tristement célèbres épreuves du baccalauréat 1992, où une fuite de sujets généralisée a nécessité l'organisation d'une deuxième session d'examens en septembre et le départ du ministre de l'Education de l'époque, Ali Benmohamed, dans une conjoncture politique complexe. Dix-neuf ans plus tard on n'en saura pas davantage sur le complot de 1992. En saura-t-on plus sur celui de 2011 ? Une note rassurante toutefois, les quelque 500 000 candidats au BAC session juin 2011 n'auront certainement pas à subir une seconde session. On suivra donc de plus près les résultats de l'examen de fin de cycle secondaire cette année. En attendant ceux, plus improbables (car les commissions d'enquête en Algérie révèlent rarement leurs résultats) de l'enquête. S. A.