Photo : S. Zoheïr Par Younès Djama Le logement social fait des mécontents à travers les quatre coins du pays. N'étant pas en reste, la capitale vit, ces dernières quarante-huit heures, au rythme des contestations au lendemain de l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux. Tout Alger couve. La colère des citoyens exclus des opérations de relogement ne cesse de prendre de l'ampleur. D'Hussein Dey à El Madania en passant par Bab El Oued, les mêmes scènes se répètent. Il faut dire que les services de la wilaya d'Alger font preuve de beaucoup de maladresse aux conséquences insoupçonnées. Résultat : une demande sociale insatisfaite et un marasme de plus en plus persistant. L'Etat qui tente d'acheter la paix sociale d'une main, se retrouve en train d'attiser la colère citoyenne de l'autre. La tension est montée de plusieurs crans hier au niveau de la circonscription administrative de Sidi M'hamed au lendemain de l'affichage des listes des bénéficiaires des 80 logements socio-locatifs de la commune d'El Madania (ex Clos Salembiers). Plusieurs dizaines de personnes, vieilles, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblées devant le siège de la daïra de Sidi M'hamed pour contester leur exclusion de la liste des bénéficiaires. Un dispositif policier renforcé bloquait l'entrée de la daïra. Les policiers chargés de contenir la foule en colère éprouvaient beaucoup de mal à assurer leur «mission». A plusieurs reprises, la situation a failli dégénérer. Ça crie, ça gesticule, l'ambiance est électrique. Une veuve, venue faire valoir son droit à un logement, raconte que son nom a figuré sur la liste des bénéficiaires avant qu'elle ne tombe des nues en constatant, quelques heures plus tard, qu'elle n'y figurait plus. «J'élève seule quatre orphelins, j'ai perdu mon mari à cause de ce problème de logement. Un jour, il s'est affalé par terre, terrassé par une crise cardiaque alors qu'il réclamait un logement au maire qui ne cessait de lui faire des promesses», relate-t-elle, tout en expliquant qu'elle est atteinte de trois maladies chroniques. «Je vis avec mes enfants dans une pièce sans eau. Il nous arrive de rester jusqu'à 20 jours sans prendre de douche, pouvez-vous imaginer cela ?». Elle fait état dans la foulée d'une coiffeuse «qui n'est même pas mariée» qui aurait bénéficié d'un logement. «Comment est-ce possible ?» s'interroge-t-elle en précisant qu'elle a déposé son dossier depuis 1994. A Hussein Dey, la même tension est ressentie chez les exclus de la liste des bénéficiaires des 60 logements sociaux. Après avoir fermé la route à la circulation mardi dernier, quelques heures après l'affichage des noms des bénéficiaires, les «exclus» ont carrément assiégé hier mercredi le bâtiment de la circonscription administrative d'Hussein Dey. Plusieurs dizaines de citoyens ont tenu à voir le wali délégué en ce jour de réception. L'accès se fait par doses homéopathiques, les policiers qui filtraient l'entrée du bâtiment officiel tentaient plutôt mal que bien d'apaiser l'ire des manifestants. Munis d'actes de recours, ces derniers tenaient à avoir une entrevue avec le wali délégué. Toute tentative de les raisonner était vouée à l'échec d'office. Un manifestant trouve irraisonnable que la wilaya d'Alger accorde une part de 60 logements pour la commune d'Hussein Dey où il a été recensé 585 familles nécessiteuses sur un total de 1 500 inscrits. «Le maire devait renvoyer la liste à la wilaya, au lieu de se mettre sur le dos toute la population pour une incongruité dont la wilaya seule en assume la responsabilité. Allouer une soixantaine de logements pour plus de 500 familles qui désirent acquérir un logement, c'est carrément inciter le citoyens à déclencher des émeutes». Y. D.
CHU de Blida : les médecins résidents réussissent leur coup de force Les salaires des médecins résidents exerçant au CHU Frantz Fanon de Blida seront débloqués dès aujourd'hui, après le sit-in national organisé, hier, par les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens en signe de solidarité avec leurs collègues de la ville des Roses, nous a confié Dr Sid-Ali Merouane. La direction de l'hôpital a toutefois décidé d'une ponction sur salaires de 5 jours, ajoute notre source. Pour rappel, les médecins résidents du CHU de Blida ont vu leurs salaires du mois de juin bloqués suscitant une vive indignation chez les concernés. Un sit-in national du collectif des médecins résidents devait avoir lieu devant le Palais du gouvernement, mais par solidarité avec leurs collègues de Blida, le rassemblement a été délocalisé au CHU Frantz-Fanon.