Coach Vahid Halilhodzic sera à Alger le 2 juillet. 24 heures après l'entrée en vigueur de son contrat de 3 ans à la tête des Fennecs qui n'ont jamais été de véritables renards du désert ! La FAF n'a pas toujours fait des choix heureux, mais, pour une fois, elle a eu le nez creux. Le Bosniaque est, incontestablement, l'homme qu'il faut, à la place qu'il faut et au moment où il le faut. Le technicien a un solide palmarès de sélectionneur et d'entraineur de clubs. Un parcours de buteur efficace et de joueur technique. Universitaire, il est titulaire du prestigieux DEPF français, le Diplôme d'entraineur professionnel de football. Il connait bien le football hexagonal dont sont issus la plupart des sélectionnés algériens. C'est aussi un connaisseur du football maghrébin et africain. L'homme a de l'énergie et de la volonté. C'est un bourreau de travail, méthodique et précis. Avec lui, les valeurs travail, discipline, mérite, ne sont pas des concepts creux. L'homme, qui a survécu à la guerre en Yougoslavie, a surtout une forte personnalité. Avec lui, c'est sûr, ça va suer sous le burnous ! Les divas de la pub pour opérateurs GSM et autres limonadiers, n'ont qu'à bien se tenir ! Sa nomination, après la déroute de Marrakech, a suscité un débat sur les avantages comparés des techniciens nationaux et étrangers. Débat controversé qui n'a pas départagé les partisans de l'efficacité qui se réclament de la mondialisation ou de la préférence nationale. Vieux débat de l'œuf national et de la poule étrangère. Pour les adeptes d'un choix algérien, il suffit de savoir que tous les titres ont été acquis grâce à des entraineurs du cru. Même pas par des Algériens de France ou d'ailleurs. Mais pour valable qu'il soit, l'argument n'a pas valeur d'axiome, la vérité se nichant souvent dans la loi de la relativité du football. Il faut donc apprécier à leur juste valeur les accessits obtenus. A plus forte raison quand on les a eus tous en Algérie. Encore plus quand il ne s'agit pas de distinctions majeures, exception relative de la CAN 90. A contrario, le choix d'un étranger n'est pas non plus la panacée. Le football algérien en a déjà connu 10 : 2 Français, 3 Belges, 3 Roumains et 1 Russe, sans compter 2 autres français d'origine algérienne. Si nul n'est prophète en son pays, une hirondelle étrangère n'a jamais fait non plus le printemps du football algérien, médiocre et sous-développé. Ses maux, telles les plaies d'Egypte, sont connus. A commencer par l'instabilité chronique de son encadrement, avec 69 sélectionneurs depuis 1963, soit une moyenne de 1,39 entraîneur par an. Et que dire alors de ses faiblesses structurelles, dont l'organisation, le management, la formation et les infrastructures sont vraiment indignes d'un pays aussi riche et aussi jeune que l'Algérie ? Le pays n'a pas encore de sélection apte à gagner une autre CAN ou de se qualifier pour le second tour d'un Mondial. Elle n'a pas de stades en nombre suffisant et aux normes internationales. Elle ne possède même pas un terrain gazonné ressemblant à autre chose qu'un champ de patates. Alors, M. Halilhodzic, bienvenue au pays où le surréalisme est rond comme un ballon de foot. Surtout, bon courage, valeureux ! N. K.