Photo : Zoheir De la sardine tout juste sortie de son âge larvaire est proposée à la vente sur les étals des poissonneries du pays. Ce non-respect de la taille marchande est une preuve que le repos pélagique imposé par le ministère de tutelle, qui prend effet chaque année du 1er mai au 31 août, n'est nullement observé par certains patrons de pêche. C'est bien là un constat tout à fait inquiétant qui renvoie à la question suivante : que fait la cellule nationale de suivi et de contrôle de la réglementation en vigueur, installée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques ? A priori, il serait impensable qu'une telle cellule puisse contrôler toute la zone sous interdiction de pêche qui s'étend sur trois miles marins et sur 1 200 km de côte. Ce qui mène à croire que des patrons de pêche échappent au contrôle de la cellule nationale et arrivent même à approvisionner au quotidien les poissonneries en sardine de petit gabarit mais en prenant la précaution de les mélanger à d'autres de taille marchande. Un fardage qu'ils croient nécessaire pour ne pas éveiller l'attention des contrôleurs. Un maquillage au détriment des consommateurs car si la sardine leur est proposée à seulement 200 DA/kg, le volume réel consommable est de loin très inférieur à la pesée initiale du fait de la présence de petit gabarit. Cela dit on peut se demander jusqu'à quand on va continuer à tolérer de telles pratiques, qui certes n'arrangent ni le consommateur ni les véritables professionnels de la pêche. Ces derniers étant d'ailleurs convaincus du bienfait de l'instauration du repos pélagique, seule manière de préserver nos réserves halieutiques. D'autant plus et comme l'attestent les experts en la matière, «pour une exploitation rationnelle et durable des produits de la mer, il faut appliquer le repos pélagique». Il a faut aussi dire que l'application d'un tel dispositif demeure partagée entre l'administration et les professionnels. En effet c'est à l'administration de veiller à ce que le dispositif ne pénalise pas trop les pêcheurs et aux professionnels de respecter ce qui a été décidé. En fait, il est demandé à ces derniers de respecter les tailles marchandes des poissons car cela constitut «un acte de civisme qui assure la pérennité de l'activité de pêche», ont maintes fois martelé les directeurs des chambres de la pêche des wilayas côtières du pays à l'adresse des professionnels. Ceux-ci, tout en reconnaissant l'importance de cette période de repos pélagique, ont interpellé le ministère de tutelle pour lui faire part de leur avis sur la question du repos pélagique sur lequel ils estiment, pour éviter toute tentative de non-respect de la mesure, mettre en place un mécanisme d'indemnisation destiné aux professionnels qui subissent des arrêts de travail durant cette période. Pour l'heure, le ministère a promis de se pencher sur la question. Une telle initiative, si elle venait à être adoptée, réduirait à coup sûr le nombre des patrons de pêche peu enclins à respecter la règle du repos pélagique.