Si du côté du ministère le Pêche on reste convaincu que la durée actuelle du repos pélagique, qui prend effet du 1er mai au 31 août chaque année, permet à la biomasse de se reconstituer, les professionnels de la pêche estiment pour leur part que cette durée est trop longue. Un point de vue qu'ils ont fait connaître lors de leur rencontre avec le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou, à l'occasion de son passage dans la wilaya de Aïn Témouchent, où il a effectué jeudi dernier une visite de travail. Ces derniers, soutenus par les directeurs de la Chambre de la pêche des quatorze wilayas côtières du pays, jugent que la «détermination de la durée du repos pélagique doit être faite sur des bases scientifiques et non pas de façon empirique». Selon l'APS qui reprend l'information, les professionnels de la pêche ont également appelé, lors de cette rencontre, organisée par la Chambre algérienne de la pêche, à «l'indemnisation des professionnels qui subissent des arrêts de travail durant cette période, tout en reconnaissant cependant l'importance de cette période de repos pélagique». Comme alternative au repos pélagique, les professionnels ont adopté certaines recommandations émises lors de ce rendez-vous avec le premier responsable du secteur de la pêche. Il s'agira d'introduire des récifs artificiels comme méthode d'appoint au repos biologique et d'accentuer le contrôle sur les engins prohibés. Ils ont aussi demandé à ce que l'usage des filets dérivants soit interdit. Toujours selon cette même source, lors de la rencontre il a été présenté deux communications traitant de «L'importance du repos biologique pour l'exploitation rationnelle et durable des produits de mer» et de «la contribution de la recherche scientifique au développement de la pêche». Le ministre a pour sa part insisté lors de son intervention sur l'importance du «respect» du repos biologique pour la «reconstitution de la biomasse». Et de préciser : «Le repos biologique, instauré dans les trois premiers miles marins», a pour objectif une «exploitation réfléchie et durable des produits de la pêche». Toujours à propos du repos pélagique, Khanafou a souligné : «La responsabilité de son application demeure partagée entre l'administration et les professionnels.» Et d'ajouter : «La baisse de la production du poisson, de la sardine notamment, et sa cherté au niveau des marchés doiventt stimuler les parties concernées pour conjuguer leurs efforts afin de redynamiser le secteur.» Le ministre de la Pêche a rappelé au parterre que son département a mis en place, en collaboration avec les garde-côtes, une cellule nationale de suivi et de contrôle du «respect du repos biologique». M. Khanafou a enfin annoncé la création d'une police de la pêche qui aura pour mission le contrôle de la commercialisation des produits de la pêche. Notons enfin que des directeurs de chambre ont pour leur part indiqué au sujet du respect des tailles marchandes des poissons qu'il constitue «un acte de civisme qui assure la pérennité de l'activité de pêche, sachant qu'un poste d'emploi créé en mer génère trois à quatre postes d'emploi sur terre». Z. A.