«La parole sera donnée au peuple qui, à son tour, devra mener ses propres réformes en toute souveraineté et quiétude, en respect au prix qu'il a payé pour retrouver son indépendance et pour préserver la République et la démocratie». C'est ce qu'a indiqué, hier, Mme Louiza Hanoune, SG du PT en se référant au propos du président de la République. Convaincue que la réussite du processus des réformes est conditionné par l'application justement des recommandations de M. Bouteflika, Louisa Hanoune qui présidait les travaux de la journée parlementaire initiée par sa formation sous le thème «Quelles sont les réformes politiques qui construisent la démocratie en Algérie ?», estime que «rien ne peut se substituer au large débat populaire», allusion à l'Instance de consultations sur les réformes politiques instituée par le Président Bouteflika. Cette commission dont les travaux doivent être sanctionnés «par des décisions courageuses instantanées ouvrant de nouvelles perspectives pour la nation», souligne-t-elle. Toutefois, Mme Hanoune estime que «des institutions ayant appliqué des politiques impopulaires, ne peuvent en aucun cas mener de véritables réformes, soit sur le plan économique, social et politique». Ce qui justifie le choix du PT fondé sur «le renouveau politique et institutionnel» devant passer inéluctablement «par des élections législatives anticipées et une assemblée constituante plus représentative». Toujours est-il, pour Mme Hanoune, il n'est pas trop tard pour rectifier le tir. En vue d'éviter les scénarios vécus par certains Etats arabes, la SG du PT soutient qu'il faut anticiper sur les événements et en tirer les enseignements nécessaires. Sa formation plaide pour des réformes politiques profondes en vue de couper court au régime actuel, par le biais d'outils démocratiques et non par «des réformettes » touchant certains aspects juridiques seulement. Le juriste Saïd Mokadem se dit, quant à lui, contre le fait de ne pas commencer par l'amendement de la Constitution. «Cet enchaînement est illégal», dira-t-il en soulignant le fait de mettre l'accent dans le cadre des réformes préconisées sur l'impartialité de l'administration et l'instauration de nouveaux mécanismes de gestion électorale. Boudjemaa Ghechir, le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, dresse, quant à lui, un tableau noir sur la situation actuelle du pays. La cause : une mauvaise lecture du printemps berbère et des événements de 1991 qui ont induit des retombées négatives et dont les effets sont toujours tangibles. Comme priorité, le conférencier estime qu'il faut, d'abord, «désarmer les esprits, rétablir la confiance entre l'Etat et les citoyens, poursuivre les criminels, combattre le terrorisme administratif…». M. Ghechir se dit favorable, par ailleurs, à l'élection d'une assemblée constituante, seule habilitée à mettre l'Algérie au diapason des mutations internationales. Limiter les mandats présidentiels, définir clairement la relation entre le gouvernement et le chef de l'Etat sans tenir compte du régime politique, élire un parlement qui soit le garant du système politique, supprimer le Conseil constitutionnel, sont autant de propositions émises par ce défenseur des droits de l'Homme.