La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a estimé, hier lors d'un meeting organisé à Alger, que la décision de lever l'état d'urgence «est une véritable nécessité qui vient à temps», appelant le gouvernement à mettre en œuvre «dans les plus proches délais» les directives du président de la République et à présenter le projet de loi relatif à la levée de l'état d'urgence. Pour la SG du PT, le plus proche délai «est imminent, c'est une question de quelques jours». Le Parti des travailleurs révèle avec «satisfaction, mais sous réserves», les mesures prises par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres. Selon Mme Hanoune, «certes, les mesures prises vont dans le sens des réformes mais ce n'est pas totalement suffisant». Pour elle, les réformes économiques doivent être «absolument» accompagnées par des réformes politiques. Sur le plan social, Mme Hanoune déclare que sa formation politique attend beaucoup du prochain Conseil ministériel. «Les dispositifs de l'Etat pour l'absorption du chômage, comme les dispositifs de la CNAC, l'ANSEJ, l'ANDI, l'ANEM ont échoué», a estimé l'oratrice. «Nous demandons au Président Bouteflika de prendre des mesures politiques et sociales audacieuses pour une ouverture qui permettra à l'Algérie d'être au diapason des développements par des moyens pacifiques», a-t-elle dit. La secrétaire générale du PT a insisté sur l'ouverture d'un débat politique sur la nature du régime, tout en se disant satisfaite de la politique extérieure du pays. «Nous n'avons pas à avoir honte de la politique extérieure», a-t-elle souligné. Elle a précisé, en outre, qu'«il est temps d'opérer le changement». «Tout peuple est responsable de son devenir», a-t-elle affirmé. S'exprimant sur l'organisation des éventuelles marches dans la capitale, Mme Hanoune a indiqué qu'«organiser des marches pacifiques à Alger, où sont implantées toutes les institutions, fait partie des droits de toute organisation politique ou autre». Par ailleurs, sur le plan économique, Mme Hanoune a indiqué que les solutions se résument dans «la réouverture des entreprises qui ont été fermées (...) en n'octroyant pas de facilités à ceux qui ont noyé le marché national avec des marchandises étrangères». Evoquant la situation au plan régional, la conférencière a qualifié, pour une énième fois, ce qui se passe en Tunisie de «révolution authentique non importée», ajoutant que c'est le peuple tunisien qui a «défini son contenu et la rupture définitive avec le régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali et sa politique économique tracée en vertu de l'accord d'association avec l'UE depuis 1995». Mme Hanoune a, dans ce contexte, salué la décision de l'Union générale des travailleurs tunisiens qui a choisi d'être aux côtés du peuple et refusé d'occuper des postes dans le gouvernement. S'agissant de la situation en Egypte et au Yémen, Mme Hanoune a estimé que «personne ne peut prédire les retombées des manifestations et marches populaires dans ces deux pays».