Le collectif autonome des médecins résidents algériens a appelé à un sit-in, aujourd'hui, devant le siège de la présidence de la République. «Le 5 juillet, nous aurons mené cent jours de grève. Ce sit-in a pour objectif de débloquer cette situation qui a trop duré et de faire aboutir nos autres revendications votées à l'échelle nationale», note le procès-verbal de la réunion nationale du Camra tenue samedi 2 juillet à Blida. Cette réunion des délégués du collectif a vu le dépouillement des votes entrepris pendant une semaine au niveau des facultés de médecine sur les conditions de gel de la grève et le risque de l'année blanche. Des résultats du vote, il ressort, selon le procès-verbal rendu public sur le site du collectif, que le «tarif» minimum pour l'arrêt du mouvement de contestation se résume en six points nodaux, à savoir la promulgation du statut, la signature du P-V de la conférence des doyens, le droit syndical, l'installation d'un dialogue de fond sur le remplacement du service civil (sur ce point plus de 84% des résidents sont pour son abrogation), ainsi que le bénéfice des dispenses du service national au même titre que les autres citoyens. Il est également requis comme condition «non négociable» la levée de toutes les sanctions judiciaires, pédagogiques et administratives à l'encontre des grévistes. S'agissant du spectre de l'année blanche conséquemment à plus de trois mois de grève, les votants ont répondu «oui» à près de 70% à la question : «Etes-vous prêt à risquer une année blanche ?» Réagissant aux ponctions d'indemnités de soins et d'arrêts de soldes opérés, selon le Camra, par plusieurs directions, le collectif juge la démarche illégale et compte rédiger un dossier juridique pour entamer une action judiciaire à l'encontre des directeurs en cas de non-prise en compte de cette doléance. Ainsi, les médecins résidents n'ont pas cédé au chant des sirènes qui se félicitaient récemment d'avoir répondu à leurs principales revendications en annonçant l'élaboration du statut de ce corps médical. Par ces décisions, les résidents ont prouvé que leurs préoccupations n'ont pas uniquement un socle financier ou de régime indemnitaire, même si cet aspect figure sur leur plate-forme de revendications. Devant cette mobilisation et face à la lenteur de réaction des pouvoirs publics, la tension risque de perdurer encore dans le temps. Une situation qui commence à peser sur la prise en charge des malades d'un côté et le secteur de la santé de l'autre. Les deux camps se renvoient la balle de cette responsabilité. Si la tutelle dénonce la prise en otage des citoyens, les résidents expliquent que leur démarche vise à assurer une meilleure politique de santé qui se répercutera indéniablement sur la notion de service public et améliorera la qualité des soins. S. A.