Photo : Riad Par Amar Rafa Le FLN revendique en filigrane une augmentation substantielle des salaires, estimant que les travailleurs algériens restent sous-payés par rapport aux normes internationales reconnues en dépit des hausses dont ils ont bénéficié. C'est là le sens du message lancé hier par Tayeb Louh, en tant que membre du comité central du FLN, chargé du secrétariat national des travailleurs, en suggérant l'ouverture d'un large débat autour de la question. Lors d'une rencontre intitulée «Dialogue social et son rôle dans le développement économique et social», organisée au siège du parti hier, M. Louh a expliqué que la masse salariale occupe 20% du Produit intérieur brut (PIB) en Algérie, alors que la norme internationale reconnue est de 35%. Ce qui reviendrait à dire, selon lui, que les salaires des Algériens restent relativement bas, par rapport à cette norme pratiquée ailleurs. Cette revendication s'accompagne du plaidoyer du FLN pour une économie nationale diversifiée et affranchie des hydrocarbures. Tayeb Louh ne manquera pas de rappeler, à ce sujet, que le programme du doyen des partis se fixe pour objectif l'édification d'une économie participative, et réserve une place de choix pour le dialogue social. Ce «moyen civilisationnel», a-t-il indiqué, contribue au processus de démocratisation du pays, à la stabilité sociale et à la promotion de la bonne gouvernance, en précisant qu'il a pour finalité de faciliter le partage de l'information entre tous les partenaires, pour aboutir à un consensus au sujet des priorités, et la manière de leur traitement. Dans le monde, «le dialogue social n'est pas tant réservé à l'élaboration des visions des politiques économiques et sociales de tout pays, mais aussi une contribution dans la recherche des mécanismes de mise en œuvre de ces conceptions», a affirmé également M. Louh, arguant que «c'est cette mise en application des politiques économiques et sociales sur le terrain qui nécessite un dialogue profond pour atteindre les objectifs désignés par les partenaires». Sur ce plan, M. Louh a souligné la nécessité de réviser le système financier international, car, dit-il, «ni la Banque mondiale ni le FMI n'ont réussi à parer la survenance de la crise économique et financière internationale». De plus, «ce système ne sert pas les pays sous-développés», parce que «ses règlements ont été mis en place en l'absence de la majorité de ces pays, et en l'absence d'un dialogue avec les organisations régionales, notamment africaines». En raison de son importance, le dialogue social a été inscrit comme objectif du pacte économique et social qui, rappelle-t-il, a été signé pour la première fois en Algérie, en 2006, alors que le FLN était à la tête du gouvernement. Ce que soutiendra le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, lequel a, pour sa part, glosé sur les vertus du dialogue du social en s'appuyant sur le pacte économique et social, qui demeure «une référence non seulement pour les Africains, mais pour nombre de pays dans le monde», a-t-il affirmé. Un document qui est devenu également une référence pour le Bureau international du travail (BIT), expliquant : «Les partenaires du monde du travail sont arrivés à mettre en place une base de travail commune qui leur permet de surmonter les obstacles et de trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui se posent.» S'agissant du dialogue en politique, Belkhadem rappellera à titre d'illustration, les consultations pour les réformes politiques auxquelles a appelé le président de la République, qui «visent à élargir le cercle du dialogue entre l'instance en question et les acteurs politiques, dont les responsables des partis et personnalités nationales et des représentants des organisations de la société, pour tenter de dynamiser le dialogue afin d'arriver à des solutions efficientes à même de sortir le pays de la confrontation et de la crise». Il a estimé que la rencontre sur le dialogue, qui a vu intervenir un économiste, M. Hachemaoui, et un spécialiste des médias, M. Hamdi, «n'est que le début d'un débat sur la nécessité de l'attachement à ce moyen efficace de règlement des problèmes, loin de la confrontation et des positionnements nuisibles à l'intérêt général des algériens».