De notre envoyé spécial à Oran Youcef Salami Les Angolais manifestent de l'intérêt pour le partenariat, en matière de gaz naturel liquéfié (GNL), avec le groupe Sonatrach. Cette volonté de coopération affichée par l'Angola, c'est le ministre angolais du Pétrole, José Botelho de Vasconcelos, qui l'a évoquée, à la faveur de la visite qu'il a effectuée vendredi 8 juillet dans la zone industrielle d'Arzew, Oran. José Botelho, l'invité de Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, accompagné de cadres du secteur de l'énergie, dont le P-DG de Sonatrach, Nordine Cherouati, a eu droit, à Arzew, à des explications, des détails et des chiffres sur une partie de la plateforme de pétrochimie d'Arzew. Le ministre angolais s'est rendu successivement à l'unité de séparation de gaz, à la jetée de chargement, à l'unité d'ammoniac et d'urée (une usine en projet confiée au consortium nippon sud-coréen, Dawood, Mitsubishi), et enfin à la raffinerie d'Arzew. Un déplacement qui lui a permis de se faire une idée d'une industrie intégrée mise au point par l'Algérie. L'unité de production d'ammoniac (7000 tonnes/j) et celle d'urée (7000 tonnes/j également), ou encore la réhabilitation des raffineries dont celle d'Arzew (2,5 millions de tonnes/an : GPL, essences, kérozène, gazole, Naphta, fuels, lubrifiants), le ministre angolais en était impressionné. La délégation angolaise a exprimé son admiration devant la compétence des cadres, techniciens et ingénieurs et l'expérience algérienne dans le domaine du GNL. Les Angolais veulent en tirer profit, ainsi que l'a expliqué José Botelho, au cours d'un point de presse qu'il a animé conjointement avec Youcef Yousfi, au terme de cette visite. José Botelho de Vasconcelos a souligné que l'Angola a beaucoup investi dans le pétrole, mais pas assez dans la pétrochimie. L'Angola ambitionne aujourd'hui de s'y investir, de développer ce segment, une perspective à laquelle Sonatrach pourrait être associée si elle le veut, a affirmé le ministre angolais. Les portes sont ouvertes pour la compagnie nationale des hydrocarbures, a-t-il indiqué. La Sonatrach et l'entreprise angolaise Sangol devraient ainsi monter un projet de partenariat, pour la mise en place du premier train de GNL en Angola. Alger et Luanda sont liés par un protocole d'accord dans le domaine de l'énergie conclu en 2006. Dans le cadre de cet accord, les deux pays essayent d'accroître les relations bilatérales en matière d'énergie. Il y a aussi un accord entre l'Institut algérien du pétrole et l'Institut du pétrole angolais pour la formation de cadres. Environ, cinq cents cadres angolais ont été formés en Algérie, aussi bien dans le domaine civil que militaire, avance Kamel Boughaba, ambassadeur d'Algérie à Luanda, qui était de la délégation ministérielle, à Arzew. Le ministre angolais du Pétrole n'a pas manqué d'ailleurs de remercier l'Algérie pour sa disponibilité à continuer à former des cadres angolais en offrant des bourses aux étudiants angolais. La visite à Alger du ministre angolais du Pétrole s'inscrit dans le cadre de la tenue à Alger, les 7 et 8 juillet, des travaux de la 4e session de la commission mixte algéro-angolaise. Quatre principaux accords ont été signés à l'issue de cette 4e session, a révélé le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lors de ce point de presse. Ils se rapportent aux secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la culture, de la jeunesse et des sports, des agences du commerce extérieur et de la culture. Youcef Yousfi a qualifié de fraternelles, d'amicales et de confiance, les relations historiques entre l'Algérie et l'Angola. Il y a une concertation constante sur les grands problèmes régionaux et internationaux et l'Algérie et l'Angola sont côte à côte dans leurs positions au sein de l'Opep, a-t-il dit. Toujours au chapitre de la coopération régionale, le ministre de l'Energie et des Mines a, en réponse à une question liée au projet de gazoduc devant relier le Nigeria et l'Algérie ( 4300 km de longueur, dont 2500 km en Algérie), déclaré que l'Algérie reste attachée à la réalisation de ce pipe. Il s'agit d'un projet «extrêmement important» qui intéresse trois principaux pays : le Nigeria, le Niger et l'Algérie. Ce projet qui doit permettre d'exporter une partie du gaz algérien vers l'Europe, nécessite des moyens colossaux et des financements importants, a précisé le ministre. Au sujet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, Yousfi a expliqué que le projet avance et les moyens existent. Et d'ajouter : «Notre désir est que toute l'électricité dont aura besoin la nouvelle ville provienne des énergies renouvelables.» En dehors des hydrocarbures, la coopération entre Alger et Luanda demeure en deçà des potentialités des deux pays, le volume des échanges est minime. L'Angola est membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Sa production pétrolière se situe autour de deux millions de barils par jour, c'est le deuxième plus gros producteur de brut en Afrique derrière le Nigeria.