Avec un Lionel Messi retrouvé, l'Argentine a sorti la tête de l'eau face au Costa Rica (3-0) pour se qualifier pour les quarts de finale de la Copa America. L'Albiceleste s'est réveillée après deux nuls décevants et Messi a reçu le soutien du public tout en s'illustrant avec deux passes décisives. Un match vivant, des occasions en pagaille et Messi passeur décisif : l'Argentine a écrasé le Costa Rica (3-0) lundi à Cordoba et s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Copa America, se réveillant avec panache, après deux nuls poussifs. L'Argentine prend la deuxième place du groupe A (5 points) derrière la Colombie (7), et disputera son quart de finale samedi à Santa Fe contre le 2e du groupe C. Le Costa Rica (3 points) peut encore se qualifier en tant que 3e, en fonction des résultats des autres groupes. Ce fut d'abord une première période à se triturer les nerfs. «Si on se désespère, ce qui est un peu arrivé lors des deux premiers matches, on entre dans la confusion et on n'y arrive pas», avait prévenu le sélectionneur Batista. Il faut rester patient et savoir qu'un match se gagne en 90' minutes et pas en 10' ou 15'. Patience, patience... et la délivrance, lorsque la reprise de Gago était repoussée par le gardien costaricien dans les pieds d'Agüero, qui n'avait qu'à conclure (45'+1), avant que le même ne bisse sur un caviar de Messi (53'). Car oui, cette fois, ce n'était plus l'Albiceleste stérile des deux premiers matches. Des occasions, il y en a eu en rafales, mais il manquait toujours la précision dans le dernier geste, entre frappes non cadrées et tirs mous, de la part d'Agüero (22', 31', 35', 41', 43') et Higuain (11', 13', 25', 37', 63'), ou l'équerre de Burdisso de la tête (26') et le poteau de Lavezzi (87'). Messi était discuté, il ne vivait «pas bien», selon son père, les critiques se focalisant sur «le meilleur joueur du monde». Le public de Cordoba l'a bruyamment soutenu, a régulièrement scandé son nom, et entrait en fureur dès qu'il commettait une faute. Ces preuves d'amour, le N°10 les a rendues sur le terrain. Dans une position de meneur de jeu, il a distribué sans relâche les balles de but, même si les attaquants s'échinaient à les caviarder. Jusqu'à ces deux passes dans le trou pour Agüero et Di Maria (64e). Et le public chantait Messi, et non les buteurs. Le Barcelonais n'avait pourtant pas le champ libre. Le sélectionneur du Costa Rica Ricardo La Volpe avait bâti un plan anti-Messi, avec un milieu axial étoffé, si bien que «la Puce» était sans cesse surveillée par trois ou quatre joueurs, disposés quasiment l'un derrière l'autre pour renforcer la digue. Du coup, les côtés étaient dégarnis, et les Argentins s'employaient à s'y engouffrer pour centrer. Le N°9 pur jus que Batista a introduit, Higuain, était censé en profiter. Avec un peu plus de justesse et de conviction, le Madrilène aurait marqué un quintuplé... Le changement tactique opéré par Batista, remodelant l'entourage de Messi (Gago, Di Maria, Agüero et Higuain entrant à la place de Cambiasso, Banega, Tevez et Lavezzi), a fonctionné. La naïveté des jeunes Ticos y a contribué. Le réveil de Messi aussi.