Photo : Riad Par Salah Benreguia Afin de mettre fin notamment au marché informel, les pouvoirs publics ont décidé de réorganiser les divers marchés de gros et de détail. En effet, le ministère de tutelle a décidé de mettre fin à l'anarchie régnant dans ce segment d'activités où l'informel est une pratique dominante. Pour ce faire, un important programme de réhabilitation des infrastructures commerciales, notamment les marchés de gros et de détail de fruits et légumes à travers tout le territoire national, est inscrit dans l'agenda du ministère du Commerce. Cet immense chantier est doté d'une enveloppe financière de 5,9 milliards de dinars. Selon le ministère du Commerce, ce programme devra permettre de réhabiliter 267 marchés, dont 235 marchés de détail, en sus de ceux déjà touchés par ledit programme. En effet, ce programme a déjà permis notamment la réhabilitation de 9 marchés de gros de fruits et légumes entre 2009 et 2011 dans plusieurs wilayas du pays. Il s'agit de ceux de Mostaganem, Aïn Témouchent, Batna, Tébessa, Tiaret, Laghouat, Mila, Guelma et Mascara. D'autres wilayas connaissent également la réhabilitation de leurs espaces commerciaux. On peut citer les wilayas d'Alger, Chlef, Béjaïa, Biskra, Blida, Tlemcen, Djelfa, Sétif, Skikda et Constantine. Toujours à propos du marché du détail, 101 marchés ont été réceptionnés entre 2008 et 2011, tandis que 113 infrastructures commerciales similaires sont actuellement en cours de réhabilitation. S'agissant, par ailleurs, des marchés de gros, les chiffres du département de Benbada indiquent que 5 marchés feront l'objet de travaux de réaménagement et de réhabilitation. Ils sont implantés dans les wilayas de Béchar, Tamanrasset, Oran, Sidi Bel Abbès et Annaba. Les mêmes sources ajoutent que des opérations de réhabilitation toucheront, en outre, une vingtaine de marchés de détail de fruits et légumes existants. En outre, il est prévu, au titre du plan quinquennal 2010-2014, la réalisation de nouveaux marchés de gros à travers le pays. Et l'objectif final de ces réorganisations tous azimuts est de réduire le commerce informel par la densification des espaces destinés à la commercialisation des produits agricoles frais. En marge de la première journée des assises sur le commerce organisées récemment à Alger, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a fait savoir que la wilaya d'Alger avait décidé de construire un marché de gros de produits alimentaires à El Harrach. «Notre objectif est de déplacer vers ce futur espace commercial les grossistes informels exerçant à Semmar, qui sont au nombre de 500 et qui ont contribué au financement de ce marché de gros (d'El Harrach)», a précisé le ministre. Le soutien de l'UGCAAL'immense programme décidé dans ce sens par les pouvoirs publics semble avoir déjà le soutien des organisations et associations activant dans ce secteur d'activités. Exemple : la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (l'UGCAA), a demandé aussi à être associée dans la concrétisation des initiatives du ministère du Commerce, visant à mieux organiser ces marchés qui comptent environ 1 500 mandataires. Pour cette association, dont les membres ont débattu récemment du contenu du projet de décret exécutif fixant l'organisation et le fonctionnement des marchés de gros, la concrétisation de ces revendications pourra mettre un terme à l'activité des grossistes informels et influera positivement sur la qualité et les prix des produits agricoles sur le marché de détail. Ce projet de décret prévoit une série de mesures susceptibles de combler un vide juridique qui a caractérisé ce segment, dans le but notamment d'harmoniser leur fonctionnement selon le texte, a rapporté récemment l'APS. Pour information, et dans le chapitre des modalités d'organisation et de fonctionnement du marché de gros, il est souligné que toute opération de vente doit obligatoirement faire l'objet d'une facturation et qu'un exemplaire de la facture est remis à l'acheteur ou à son préposé. S'agissant des produits proposés à la vente dans le marché de gros, ils doivent être de qualité saine, marchande et loyale, est-il stipulé dans ce texte, qui souligne que ces produits «doivent, préalablement à leur mise en vente, faire l'objet d'un triage assurant leur homogénéité dans un même emballage». De plus, les marchandises proposées à la vente doivent être présentées dans un emballage approprié et propre, selon l'article 9 du projet de décret. En somme, des produits bien étalés, répondant aux normes de sécurité alimentaire et dont la traçabilité est bien cernée.