Impact n L'anarchie et l'instabilité qui règnent actuellement dans les marchés de gros constituent, entre autres, une cause de la flambée des prix. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a appelé, hier, à l'intervention de l'Etat dans la gestion des marchés de gros de fruits et légumes. Un créneau caractérisé par une anarchie galopante, une instabilité des prix et une mainmise imposée par des commerçants informels. L'attitude des pouvoirs publics, qui ont décidé de tolérer les activités informelles, n'ont fait, en effet, que compliquer une situation déjà confuse. L'Ugcaa appelle à la création d'une entreprise publique de gestion de ces marchés à travers le territoire et à l'amélioration de l'organisation de ces structures commerciales. Il est à rappeler que l'ex-ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, avait promis, en mars 2010, de procéder «incessamment à la mise en place d'une société publique de gestion des marchés de gros et de détail à travers le territoire national». Une année après, rien n'a été fait et l'on se retrouve au même stade. Le même responsable avait également annoncé la mise en œuvre d'un programme, d'une enveloppe de 47 milliards de dinars pour la construction de «quelque 50 marchés de gros, dont 4 grands marchés et à la création de 830 marchés couverts, 1 000 marchés de proximité ainsi que des marchés au bétail et des abattoirs. Et six milliards de dinars pour réhabiliter les marchés». Ce projet avance à pas de tortue puisque «le territoire national ne compte aujourd'hui que 45 marchés de gros de fruits et légumes à vocation nationale», a souligné, hier, Mustapha Achour, président de la Fédération des commerçants de gros de fruits et légumes. 1 500 commerçants de gros exercent dans ces marchés, devenus de plus en plus exigus pour contenir cette activité. Ces marchés sont gérés actuellement par des entreprises de wilaya, des communes et des privés. L'intervention de l'Etat dans la gestion de ces marchés aura, selon M. Achour, des répercussions positives sur la qualité et les prix des marchandises dans les marchés de détail, a-t-il précisé. «Sur le marché de détail, les prix des fruits et légumes sont multipliés pour atteindre parfois cinq ou six fois le prix de gros. Le plafonnement des prix en fixant la marge bénéficiaire pourrait mettre un terme à la spéculation», a-t-il expliqué. Un autre principal problème auquel est confrontée l'activité commerciale est la prolifération du commerce informel. M. Achour a appelé les pouvoirs publics «à trouver des formules en vue de leur intégration dans le marché officiel», estimant également que les communes doivent intervenir afin de régulariser la situation des commerçants de gros illicites. Il a, par ailleurs, appelé à alléger la charge fiscale qui pèse sur les commerçants de gros et à «annuler la taxe sur la valeur ajoutée». Des représentants de la fédération ont souligné la nécessité de «mettre un terme à l'anarchie» dans de nombreux marchés de gros à travers le territoire national en raison de l'absence de sécurité et d'hygiène dans certains marchés.