Pas une seule institution n'y échappe. Plus que le décor, ce sont les comportements plus que discutables des préposés aux guichets des différentes institutions qui posent problème. On ne le dira jamais assez : le citoyen algérien souffre du mauvais accueil qui lui est réservé par ceux qui sont censés le servir… Les témoignages sont légion à propos des «maltraitances» morales et parfois même physiques dont est «victime» le citoyen, usager de la poste ou client de la Sonelgaz, etc.Le scénario est quasiment le même. D'abord un accueil froid, glacial. L'homme ou la femme préposé(e) au guichet, l'air renfrogné, vous dévisage d'un regard menaçant. Rarement la personne en face de vous «daigne» vous rendre le salut. Ce qui ne peut forcément pas être de bon augure. Vous demandez à consulter votre compte CCP, ou vous insistez sur une erreur de facturation de votre quittance Sonelgaz, vous osez demander à l'agent d'en face qu'il «presse la main» avec laquelle il rédige votre extrait de naissance parce que vous sentez une certaine lenteur dans son geste, qu'il reproduit d'ailleurs quasi machinalement. Vous faites remarquer à l'intendant (e) au guichet d'Algérie-Poste de faire vite pour que vous encaissiez votre chèque CCP; son geste fait à la dilettante vous agace. Vous en aurez pour vos frais. La réaction ne tarde pas à venir. Comme une éruption volcanique, la personne «visée» vous lance un chapelet d'injures, avec son lot de salive, comme si vous avez commis un sacrilège ! Combien de fois n'a-t-on pas assisté à des scènes où la règle d'or selon laquelle «le client est roi» est inversée ? Des scènes pareilles se répètent malheureusement chaque jour que Dieu fait, témoignant ainsi d'une absence totale d'une culture d'accueil et de prestation dans nos différentes administrations publiques. Une scène courante à la poste du chef-lieu de wilaya de Boumerdès. Une file compacte se presse devant l'entrée de l'agence en attendant l'ouverture. Il est 7h30. Composée en majorité de retraités, la foule attend impatiemment l'ouverture du bureau. Ouverture des portes, c'est la ruée. Scène normale, loin d'être choquante, vu que le bureau ne dispose que de deux préposés aux guichets pour un nombre aussi important de clients. S'ensuit l'habituelle «mise sur le comptoir» des chèques insérés dans les cartes d'identité nationale. Là aussi, la «chaîne» suit son cours. D'un geste prompt, l'agent (femme ou homme) fait passer les chèques mécaniquement. Au bout d'un certain nombre, le geste devient lent et la mine défaite. Du coup, la foule, qui s'est grossie entre temps, perd patience. En ces temps de chaleur, cela se comprend. Une histoire anecdotique, racontée par un cadre de la Jeunesse et des Sports de Boumerdès, illustre un tant soit peu du degré de méprise dont font preuve certains agents zélés. Notre ami a eu la mauvaise chance de tomber sur une préposée au guichet d'une agence postale de la wilaya de Boumerdès qui avait un certain appui. Le jeune homme se rend dans l'agence pour retirer une somme d'argent. Après plusieurs heures d'attente et observant l'attitude plus dédaigneuse d'une préposée au guichet, et interpellé par la lenteur et l'air désabusé de la dame, il lui demande gentiment d'accélérer l'opération d'encaissement. Ce à quoi la dame assise de l'autre coté du guichet a répliqué nerveusement. Le jeune homme hausse le ton. La femme s'emporte. C'est le clash. La situation a vite dégénéré. Ultime geste, la guichetière s'en est remise à son mari… gendarme. Il n'a dû son salut qu'à son père gendarme à la retraite qui s'est avéré une connaissance de l'époux en question. Y. D.