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L'ONU estime que les Palestiniens sont prêts à assumer la responsabilité d'un Etat Allant à contre-courant des déclarations américaines et israéliennes
Les Palestiniens sont déterminés à aller en septembre prochain devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour demander la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat à part entière, a annoncé hier le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lors d'une réunion du Conseil central de l'OLP à Ramallah, en Cisjordanie. «Nous allons au Conseil de sécurité, via une requête au secrétaire général des Nations unies, pour obtenir une adhésion à part entière à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les frontières de 1967», a-t-il déclaré au début de la réunion de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), ont rapporté les agences de presse. «Nous devons aller aux Nations unies sans faire la moindre erreur», a estimé le président palestinien, qui s'était réuni la fin de la semaine dernière à Istanbul (Turquie) avec les représentants diplomatiques de l'AP pour discuter de cette question. Au moins 122 Etats reconnaissent l'Etat palestinien sur les frontières de 1967 et sont d'accord pour appuyer l'adhésion de la Palestine à l'ONU, en dépit des protestations d'Israël que cette reconnaissance n'arrange en aucun cas. Mais Tel-Aviv, très actif sur le plan diplomatique, compte sur le veto américain pour faire barrage aux Palestiniens. Les Etats-Unis, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont dès le début affiché leur intention de voter contre la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant, sans pour autant disposer de suffisamment d'arguments pour cela. «Nous ne voulons pas de confrontation avec les Américains», a rappelé le président de l'Autorité palestinienne, ajoutant que «l'ONU n'est pas une alternative aux négociations de paix avec Israël», ont repris les médias. Dans le Vieux-Continent, les membres de l'Union européenne demeurent toujours divisés sur cette question et certains Etats, comme la Slovénie, sont un peu réticents à cette idée. Mais les Palestiniens affirment avoir été «contraints» par l'Etat hébreu d'aller devant les instances de l'ONU en raison de son refus de stopper ses projets de colonisation qui constituent le premier écueil pour une sérieuse relance du processus de paix au Proche-Orient. Les autorités de Tel-Aviv refusent en fait de geler les projets de construction, en cours ou à venir, en Cisjordanie et à El-Qods-Est occupées, en dépit de la protestation internationale et des appels incessants des pays impliqués dans le processus de négociations israélo-palestinien. Par ailleurs, Robert Serry, coordonnateur de l'ONU au Moyen-Orient, a déclaré ouvertement hier que les Palestiniens sont prêts à assumer la responsabilité d'un Etat. «Les Palestiniens cherchent activement à devenir membres de l'ONU», a-t-il insisté lors d'un débat aux Nations unies sur le conflit israélo-palestinien, ajoutant qu'ils sont «prêts à assumer la responsabilité d'un Etat à chaque instant dans un avenir proche». Toutefois, M. Serry se dit craindre que «la solution de deux Etats (israélien et palestinien) ne puisse être garantie» à cause de l'entêtement des Israéliens qui font tout pour saper tous les efforts de paix engagés dans la région depuis trois décennies. L. M.