Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Le malaise qui couve à l'UGTA, n'est pas près de s'estomper. Pis encore, il est entretenu régulièrement par les communiqués d'anciens cadres de l'organisation syndicale, auteurs d'une «initiative pour le changement» interne. Des anciens cadres de la première centrale ouvrière du pays qui, pour se rappeler aux bons souvenirs de tous, reviennent à la charge à travers un communiqué portant le numéro 4, où ils affirment poursuivre leur action de protestation jusqu'à ce que «les travailleurs et les syndicalistes puissent se réapproprier leur organisation «kidnappée» et la rendre à ses sources syndicales». Ces syndicalistes «redresseurs», dont Aissa Nouasri, Lakhdari Med Lakhdar, Ameur med, Mehdi Ammar, ben mri…(fax illisible) , Boukhitine Dahmane, et Aissaoui Toufik, reviennent sur les raisons de leur décision de s'abstenir temporairement de rendre publics des communiqués en expliquant qu'ils ont donné la priorité absolue, dans leur démarche, aux contacts avec la base en vue de sa sensibilisation et pour arracher son adhésion et son soutien à l'initiative. La sortie médiatique se veut donc, le moyen de faire taire les rumeurs à leur sujet et de réaffirmer leurs idéaux pour le changement. Les auteurs de l'initiative annoncent, à travers leur communiqué, que malgré des «appels pressants et des pressions exercées par les comités de soutien dans les wilayas, en vue d'organiser des sit-in et des rassemblements, notamment près de la centrale syndicale, pour réclamer le départ des «gardiens du temple», nous avons fait le choix d'appeler à davantage de sensibilisation… ». Cela dit, ils continuent à s'en prendre au secrétariat national de l'UGTA qui, pour eux, est «frappé d'illégalité», et ce «en raison de l'absence, depuis plus de trois années, d'un règlement intérieur devant régir le fonctionnement des instances et des structures de l'organisation syndicale, sans parler de l'illégalité qui marque la vie des structures qui ont tenu leurs congrès sans assise légale». Ils lui reprochent d'être incapable d'appréhender ou d'encadrer les mouvements sociaux des travailleurs, en progression dans maints secteurs comme Air Algérie, les ports, les douanes, etc. dont ils saluent et soutiennent la lutte. Pourtant, ils affirment «avoir adressé des messages clairs et responsables à qui de droit en vue du sauvetage de l'organisation, avec l'aide de tous», ajoutant avoir, des propositions pratiques et disposer d'une «feuille de route», en vue de rétablir l'UGTA dans sa place d'origine. Seulement, «ni la direction ne semble décidée à sacrifier ses privilèges pour l'avenir de l'UGTA, ni les milieux en accointances avec certains cercles du pouvoir et soutenant cette direction», par esprit de «taghenent», n'ont répondu à ces appels. Ce constat, ajoute-t-on, «mène à mettre en garde contre les dysfonctionnements nés de l'absence de représentativité syndicale et de crédibilité, des protestations surprises, des augmentations salariales décidées sous la pression loin de toute stratégie de négociation assise sur la répartition équitable du revenu national, la tendance inflationniste, … ». Pour les «redresseurs», au lieu de demander une augmentation du SNMG il eut été plus indiqué, pour l'organisation syndicale, de s'intéresser aux dizaines de milliers de travailleurs qui perçoivent un salaire de base de moins de 10 000DA, dans les secteurs public et privé. Pour eux, la tripartite a perdu de sa crédibilité, tout autant que le Conseil national économique et social qui n'a plus de raison d'être.