De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Il n'est pas inutile de démontrer par les chiffres que la surcharge dans les classes existe dans nos écoles depuis de nombreuses années. Les enseignants ne cessent de dénoncer cet état de fait à chaque occasion pour que les décideurs prennent leurs dispositions. Il est très difficile, pour eux, de travailler dans ces conditions qui ne permettent pas à l'élève de bien assimiler son cours. La planification dans ce secteur semble un peu défaillante, puisque les services concernés n'arrivent plus à répondre à ses besoins, en termes de structures éducatives et de personnel enseignant. La surcharge, cette année, en est la preuve et ce, dans différents paliers décisionnels, puisque le passage des élèves de 5e et 6e au cycle moyen était prévu. La wilaya d'Aïn Defla, à l'instar des autres wilayas du pays, a été touchée par ce phénomène, et ce, en dépit de la réception de 15 établissements, d'autant plus que ce palier compte 80 618 élèves répartis à travers 96 CEM de la wilaya. Pour remédier à cette situation, des dispositions ont été prises. Elles consistent à exploiter 27 écoles primaires et 3 lycées pour réduire le nombre d'élèves par classe. Mais, en dépit de ces dispositions, il y a risque d'atteindre 41 élèves par classe, voire 45 élèves dans certains CEM. Selon un parent d'élève, cette surcharge est un signe que le secteur va mal et qu'aucun progrès n'est enregistré. «Ces dernières années, on a beaucoup parlé des programmes trop chargés, aujourd'hui, c'est la surcharge et le manque de places. Ce n'est pas normal», dira-t-il, espérant que les réformes lancées dans ce secteur porteront leurs fruits dans les plus brefs délais. Un autre estime que la qualité de l'enseignement et la surcharge des programmes influent énormément sur les élèves. D'après notre interlocuteur, il est très difficile pour les parents d'assurer le suivi de leurs enfants sur le plan de l'enseignement, vu les nombreuses matières et leur contenu qui exige un certain niveau. Un autre trouve que la capacité d'accueil d'un établissement scolaire est insuffisante, puisqu'on continue d'en réaliser selon des types prédéfinis. Dans ce cadre, il a suggéré la réalisation d'infrastructures scolaires en se basant sur l'accroissement de la population à long terme et selon le champ de couverture. Dans ce chapitre, un observateur dit que les conceptions architecturales sur lesquelles se base le ministère de l'Education doivent être revues pour mieux rentabiliser l'assiette foncière, d'un côté, et prendre en compte aussi l'accroissement de la population dans différents horizons, de l'autre. Le préscolaire a subi les conséquences du surnombre enregistré dans le palier moyen qui s'est imposé dans presque tous les établissements. En revanche, dans d'autres établissements, la situation semble être maîtrisée, d'autant plus que les écoles primaires se sont un peu allégées suite au passage de nombreux élèves de la 5e et de la 6e vers le palier supérieur. Le problème de l'encadrement risque de se poser dans certaines écoles. Notons que cette wilaya compte 8 925 enfants âgés de 5 ans qui sont concernés par l'enseignement préparatoire, auxquels la direction de l'éducation a réservé 357 classes. En somme, la surcharge dans les classes cette année, même si elle est un peu maîtrisée dans quelques établissements, montre qu'il reste beaucoup à faire sur le plan de la planification pour mieux développer ce secteur sensible, appelé à former la génération future du pays.