Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd, s'en est violemment pris mardi à la Fondation Friedrich Ebert, allant jusqu'à suggérer de «reconsidérer la présence de cette fondation» en Algérie. La fondation a organisé durant ce mois une série de débats portant essentiellement sur l'économie sociale, notamment sur les libertés syndicales en Algérie. Les débats animés par des experts algériens, dont Abdelmadjid Bouzidi, en sa qualité d'ancien conseiller économique du président Zeroual, Mustapha Mekideche, Mourad Boukella, Ammar Belhimer et Abdou B., ont abordé les dossiers relatifs aux hydrocarbures, à l'agriculture et à l'industrialisation. Sur le plan politique, le pluralisme politique et les médias constituent les communications les plus saillantes. Ces sujets ont fini par attiser le courroux du patron de l'UGTA. S'agissant de la situation économique et sociale du pays, notamment la remise en cause des chiffres officiels sur le taux de chômage, et des différentes politiques agricoles, par exemple, est considérée par le patron de l'UGTA comme un «jugement de valeur» à l'encontre des différentes actions du pays. Dans une déclaration en marge du symposium sur l'économie fondée sur la connaissance, dont les travaux se sont ouverts mardi dernier au palais des Nations, M. Sidi Saïd a affirmé que cette fondation allemande «ne fait pas son travail tel qu'il a été déterminé. Elle dépasse ses prérogatives et ses missions en Algérie», ajoutant qu'«autour de certaines conférences, elle va même jusqu'à apporter des jugements de valeur sur les différentes actions du pays que ce soit dans le domaine social ou économique». En rappelant que l'organisation syndicale (UGTA) «a aidé cette fondation à s'installer en Algérie dans le cadre d'une coopération syndicale et de l'épanouissement du travail collectif», le responsable de la première centrale ouvrière du pays a relevé que, «malheureusement, elle a dépassé les missions préliminaires auxquelles elle était destinée». «On ne permettra jamais aux étrangers de porter des jugements de valeur sur les Algériens. Ce n'est pas aux étrangers, autour de missions ou de fondations, de s'immiscer indirectement dans les affaires des Algériens», a-t-il insisté. A. R.