Une nouvelle piste vaccinale contre l'hépatite C Une équipe européenne de chercheurs a révélé des résultats prometteurs, chez l'animal, d'une nouvelle stratégie de développement d'un vaccin contre le virus de l'hépatite C (VHC) qui fait aujourd'hui cruellement défaut. Dans le monde, 200 millions de personnes sont atteintes par l'hépatite C chronique. Les complications majeures de cette infection, comme l'insuffisance hépatique ou le cancer du foie, provoquent environ 50 000 morts par an. Il n'existe aucun vaccin à l'heure actuelle contre le VHC qui se transmet essentiellement par voie sanguine (utilisation de drogues par voie intraveineuse, transfusion, transplantation d'organes). Dans le cadre d'une étude européenne coordonnée par David Klatzmann (CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Inserm) et soutenue par l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), des chercheurs ont mis au point une technologie basée sur l'utilisation de «pseudo-particules virales». Il s'agit de structures artificielles qui ressemblent aux particules virales (virus like particles) mais qui n'en ont pas la dangerosité puisqu'elles ne contiennent pas de matériel génétique et ne permettent pas au virus de se multiplier. Ces pseudo-particules virales sont déjà utilisées, par exemple, dans le vaccin contre le papillomavirus. La nouveauté de l'étude publiée dans la revue Science Translational Medicine réside dans l'élaboration de pseudo-particules virales «chimériques», c'est-à-dire construites avec des fragments issus de deux virus différents. En l'occurrence, une pseudo-particule issue d'un rétrovirus de souris recouverte de protéines du VHC. Les chercheurs ont observé, en réaction à une vaccination avec ces pseudo-particules virales, la production d'anticorps neutralisant le virus du VHC chez la souris et le macaque. Ces anticorps se sont révélés capables d'induire une immunité contre les différents sous-types du VHC, alors que les tentatives dans ce sens avaient jusqu'à présent échoué. L'étude a impliqué 18 partenaires européens, dont la start-up Epixis. Ses résultats pourraient être applicables au développement de stratégies similaires pour des vaccins contre d'autres infections, comme le VIH, la dengue ou encore le virus respiratoire syncytial (cause la plus fréquente de la bronchiolite du nourrisson). Possibilité de vaccin universel contre la grippe A La découverte du premier anticorps capable de neutraliser tous les sous-types de la grippe A ouvre les perspectives pour la mise au point d'un vaccin universel contre ce virus responsable d'une pandémie mondiale en 2009, selon une étude publiée dans la revue Science. Cet anticorps tiré du plasma humain et baptisé «F16» pourrait être utilisé comme vaccin et comme traitement des infections par les virus de la grippe A, saisonniers ou pandémiques. La mise au point de ce vaccin antigrippal devrait néanmoins prendre encore au moins cinq ans, a précisé le professeur John Skehel, membre du National Institute for Medical Research à Londres. Les recherches réalisées sur des souris ont été conjointement menées par des scientifiques britanniques et suisses de l'Institut de recherche en biomédecine (IRB) de l'Université de la Suisse italienne. En cultivant des globules blancs spécialisés dans la fabrication d'anticorps, les scientifiques sont parvenus à isoler des leucocytes capables de produire le «F16», un anticorps reconnaissant les seize sous-types du virus de la grippe A. L'anticorps, testé sur les seize formes de grippe A, a été capable de reconnaître l'hémagglutinine, une protéine continuellement en évolution, située à la surface du virus de la grippe et qui constitue la cible de l'anticorps. «Non seulement cet anticorps a neutralisé le virus mais il a également recruté des cellules tueuses du système immunitaire pour éliminer les cellules infectées», a expliqué Antonio Lanzavecchia, directeur de l'IRB. Cet anticorps pourrait alors éviter aux scientifiques d'élaborer à chaque saison un nouveau cocktail pour contrer les souches de la grippe A extrêmement changeantes. La propagation de la grippe A (H1N1) avait provoqué la mort de 18 449 personnes dans le monde et touché 214 pays après sa découverte au Mexique puis aux Etats-Unis en avril 2009.