Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a souligné l'urgence d'ouvrir un débat politique devant définir l'orientation politico-économique et sociale du pays, et de définir les priorités quant à l'utilisation des deniers publics. Intervenant à l'ouverture d'une session ordinaire du bureau politique du PT, vendredi dernier, elle a estimé que le débat sur la Constitution doit avoir la priorité, car cela permet de déterminer la nature de l'Etat et du régime en place. «Toute constitution reflète la réalité politique et socioéconomique du moment de son élaboration», a-t-elle affirmé, ajoutant que le débat sur la constitution permet de définir «où va le pays ?». Louiza Hanoune dira que «soit, il y aura une continuité de cette politique contradictoire qui porte en elle les dangers de dérapages, soit, suite au retour à la paix, le pays entre dans une étape d'ouverture politique réelle, et de relance de l'économie nationale». Pour elle, les précédentes constitutions de 1989, 1996 et 2008, n'ont pas été le fruit d'un large débat, et qu'«il est impossible de rééditer la même méthode», d'où la question d'actualité de l'assemblée constituante, car le Parlement actuel est un «cadre ancien, et est le résultat de la tragédie nationale, du système du parti unique et de l'ajustement structurel», considère la SG du PT. Aussi, dénonce-t-elle, l'une des pratiques du système du parti unique, à savoir l'instrumentalisation de la justice, à l'instar de ce qui s'est produit avec le P/APC de Zéralda et à Boumerdès, où «la justice est impliquée dans des affaires au profit de personnes influentes», à l'image de ce qui a lieu à Hydra. Louiza Hanoune a ainsi exprimé sa solidarité avec les habitants du Bois des Pins. Elle dira encore que le PT n'a pas intégré dans son agenda les élections de 2012, à l'instar des partisans du statu quo, estimant, en revanche, «qu'il est inconcevable que le président de la République n'annonce pas des mesures audacieuses, car, il y va de la question de la confiance des citoyens en l'Etat, en raison de la conjoncture exceptionnelle qui sévit depuis janvier jusqu'à aujourd'hui». Auparavant, la SG du PT a indiqué que son parti s'attelle à la préparation de son université d'été, qui aura lieu du 25 au 27 août, affirmant qu'il s'agit de l'un des points à l'ordre du jour de la réunion du bureau politique, qui inclut, outre la présentation et l'examen du bilan d'action mensuel politique et organisationnel du parti, des points d'organisation divers et des questions d'actualité, notamment la crise du système capitaliste, la réforme politique dans le pays, l'unité d'action sur le terrain ouvrier et la question de la jeunesse. Après avoir abordé la crise du système capitaliste, elle a exprimé ses craintes au sujet des réserves de change du pays déposées à l'étranger, affirmant, «nous ne sommes pas absolument rassurés par les déclarations des responsables». L'oratrice a suggéré l'instauration d'un débat public au sujet de cette question d'avenir. Sur le plan social, elle s'est saisie de l'opération du couffin du Ramadhan, affirmant que cela traduit «l'inefficacité de la politique sociale du gouvernement» et «confirme les disparités sociales immenses entre Algériens». Elle a estimé que le chiffre de 8 millions d'Algériens qui y ont recours, est «inacceptable dans un pays qui dispose d'importantes réserves de change». Cette situation a pour cause le chômage qui demeure largement répandu, et les solutions de replâtrage. Par ailleurs, Louiza Hanoune a dénoncé la mainmise de «la mafia» sur le secteur des importations des médicaments, en insistant sur la mise en place d'une commission d'enquête pour élucider la question, avant d'appeler à l'intervention du président de la République.