A la réunion téléphonique, convoquée en urgence par la Banque centrale européenne (BCE) dans l'après-midi de dimanche dernier, le point d'orgue n'était autre que la mise en œuvre d'un plan pour enrayer la panique financière qui s'est déclenchée vendredi passé suite à l'annonce par l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's de sa décision de retirer aux Etats-Unis la prestigieuse note «AAA», dont jouissent les émetteurs d'obligations les plus fiables. Le plan consistant, comme annoncé par la BCE avant-hier soir, à tenter de calmer le feu sur les marchés en rachetant davantage de dettes publiques de pays de la zone euro en difficulté sur le marché secondaire, là où s'échangent les titres déjà émis. Pour ce faire, la BCE informe dans un communiqué, repris par l'APS, qu'elle allait activement s'atteler à appliquer la stratégie retenue. La BCE n'a pas pour autant précisé quelle dette elle allait racheter, d'autant que le président de la BCE, Jean Claude Trichet, s'était auparavant refusé de dire si les obligations espagnole et italienne étaient concernées par ces rachats. Mais les investisseurs s'attendant à ce que l'Institut de Francfort intervienne dans les obligations de l'Italie et de l'Espagne, dont les taux obligataires ont atteint des records ces deux dernières semaines. A retenir que la décision de la BCE a d'ailleurs très vite connu un effet d'annonce puisque les taux à 10 ans espagnols et italiens se détendaient fortement hier lundi sur le marché obligataire, repassant sous les 6%. Ce pourquoi l'institution financière de Francfort a d'ailleurs salué les annonces des gouvernements italien et espagnol «concernant de nouvelles mesures et réformes dans les domaines des politiques budgétaires et structurelles. Autre effet du plan d'action de la BCE : l'euro s'est raffermi lundi matin à Tokyo face au dollar. Et pour preuve, l'euro a grimpé jusqu'à 1,4370 dollar lundi vers 07h (dimanche 22h GMT) avant de se stabiliser autour de 1,4323 dollar en milieu de matinée. Pour rappel, l'euro cotait 1,4281 dollar vendredi soir à New York, avant que l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's ne décide de retirer aux Etats-Unis la prestigieuse note «AAA». Notons enfin que la BCE considère nécessaire «une rapide application» de ces programmes pour améliorer la compétitivité des économies des pays concernés «et réduire rapidement leurs déficits publics». Elle appelle aussi les chefs d'Etat et de gouvernement européens à «s'assurer d'honorer leur signature souveraine» ainsi qu'à rapidement permettre au Fonds européen de stabilité financière (FESF) d'intervenir sur le marché secondaire, comme il en a été décidé au sommet à Bruxelles le 21 juillet. Z. A.