Photo : S. Zoheir Par Badiâa Amarni Encore une autre soirée sans grand public au théâtre de verdure de Sidi Fredj où se sont produits deux groupes. Le premier est Diwane el Waha de Béchar, sacré meilleur groupe du gnaoui lors du festival national dédié à ce genre musical. Le deuxième groupe, lui, est Ifrikya Chmal, qui monte sur scène pour la première fois. Même si le public manquait à l'appel, cette soirée ramadhanesque était une belle découverte pour les fans du gnaoui présents et qui se sont défoulés à fond.Le groupe Ifrikya Chmal, composé de 8 artistes, a partagé sa première expérience de scène avec le public grâce à ces soirées organisées par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), les mercredi, jeudi, vendredi et samedi et ce, tout au long du mois sacré du jeûne. Ce groupe de jeunes a interprété des chansons gnaouies avec des instruments musicaux modernes mêlés à des instruments anciens, les castagnettes entre autres. Habillés de tenues traditionnelles pour les uns et de jeans pour les autres avec au coup enroulées des écharpes venues droit du Sahara, les fameux chèches utilisés par les hommes bleus pour se protéger le visage du sable et de la chaleur, ces chanteurs ont égayé la soirée. Guitare électrique rythmée, guitare solo, percussion, autant d'instruments auxquels ont été soutirées de belles musiques et des chansons jouées et interprétées par les jeunes Omar, Lyes et leurs camarades qui ont semé une belle ambiance en cette 12e soirée de Ramadhan. Le public les a fortement applaudis en guise d'encouragement. S'est ensuivi le groupe Diwan el Waha de Béchar qui a plus l'expérience de la scène. Les artistes d'Ifrikya Chmal se sont transformés en spectateurs pour suivre de près la prestation de leurs aînés. Et quels aînés ? Une très grande expérience de la scène qui leur a permis de rafler le titre du meilleur groupe gnaoui. Parés de leurs plus beaux costumes (tunique, pantalon) en soie bleue brodés avec du fil blanc et sur la tête des chéchias, les membres de la troupe Diwan el Waha de Béchar ont fait une entrée remarquable sur scène. Tambours et castagnettes entre les mains, le spectacle promettait d'être beau. Et il l'était. En une heure de temps, le groupe a réussi par ses rythmes ensorcelants à transporter le peu de public qu'il y avait dans les lointaines contrées sahariennes où oasis de rêves et dunes de sable ont inspiré plus d'un amoureux de la nature. Les sons soutirés au goumbri par les doigts du chanteur et mêlés à ceux du karkabou et du ganga ont créé des musiques traditionnelles pures et authentiques. De la pure magie. Et quand les pas de danse des artistes se mêlent dans une chorégraphie parfaite, c'est tout simplement admiratif. Ceux qui ont choisi de déserter les gradins du Casif de Sidi Fredj après des soirées pleines en été ont raté en tout cas un beau rendez-vous musical.