Photo : M. hacène Par Amel Bouakba La salle d'attente des urgences médico-chirurgicales du CHU Mustapha-Pacha grouille de monde en ce jour de Ramadhan, quelques heures à peine avant la rupture du jeûne. Comme chaque Ramadhan, les urgences sont submergées de malades.«Les malades chroniques, les victimes des accidents de la route et des agressions forment le gros de l'effectif qui afflue dans nos services», nous indique-t-on sur place. Beaucoup de jeûneurs, qui ne savent pas concilier Ramadhan et santé, abusant d'un excès de nourriture, finissent aux urgences. «Juste après le f'tour, les urgences médicales sont inondées par les patients souffrant de troubles digestifs, dus à une surconsommation et un mélange d'aliments riches en graisses et en sucre», relève la chef de service des urgences au CHU Mustapha-Pacha.Les urgences médicales accueillent également beaucoup de blessés victimes des accidents de la route, devenu un véritable fléau de société. Un fléau qui fait ravage particulièrement durant ce mois sacré. L'excès de vitesse étant mis en cause dans la majorité de ces accidents. Les urgences reçoivent également beaucoup de cas de malades chroniques «indisciplinés», notamment les diabétiques insulinodépendants qui ne respectent pas les recommandations de leurs médecins.Mais bien souvent, «les cas qui déferlent ici ne sont pas si urgents que ça», relève un infirmier. Les urgences médicales des différents hôpitaux se retrouvent à chaque mois de Ramadhan bondés de «vrais» et de «faux» malades. Les médecins se disent dépassés par «les faux» malades qui pour le moindre «petit bobo» se rendent aux urgences et mobilisent le médecin urgentiste. Ce qui compromet la prise en charge immédiate des véritables urgences dans les meilleures conditions possibles. Les urgences médicales sont ainsi confondues avec un service de consultation. «Cette situation aurait pu être évitée si les établissements de santé de proximité, (polycliniques) avaient joué leur rôle, ce qui est loin d'être le cas», déplorent les médecins urgentistes. D'ailleurs, le personnel mobilisé au niveau des urgences médicales des hôpitaux, notamment celles du CHU de Béni Messous et Mustapha, se plaint d'être envahi par une foule de malades ne nécessitant pas une urgence absolue. Des malades qui auraient pu être simplement pris en charge au niveau des structures de proximité dont la réhabilitation a été annoncée depuis quelque temps déjà. Ainsi, «pour assurer une prise en charge optimale des cas urgents, le service des urgences ne saurait être considéré comme un service de consultation mais devrait se consacrer uniquement aux cas nécessitant une urgence vitale», estiment nos interlocuteurs. La question des urgences médicales reste ainsi posée et relance si besoin est, le débat sur le rôle prépondérant des structures se santé de proximité et leur nécessaire réhabilitation.