La deuxième journée du workshop ayant pour thème l'économie fondée sur la connaissance (EFC), initiée par le CNES (Conseil national économique et social) a été caractérisée, hier, par l'exposé de la ministre déléguée chargée de la recherche scientifique. Mme Souad Bendjaballah estime que la recherche scientifique est l'un des piliers fondamentaux sur lequel doit reposer la politique EFC, ajoutant que nous sommes en phase d'un nouveau contexte caractérisé par l'approfondissement de notre système de recherche mis en place depuis 1999 et amendé en 2008. L'objectif de cette dernière démarche «est de mettre la recherche scientifique au service du développement car les orientations du chef de l'Etat consistent à intégrer le secteur de la recherche scientifique dans le contexte économique national», a souligné Mme Bendjaballah. Il s'agit en somme pour la ministre «d'assurer une concertation permanente et organisée avec les partenaires du secteur économique, de faire participer les entreprises dans l'effort et l'activité de recherche et de faire de la recherche scientifique l'un des éléments essentiels de la politique d'investissement». Tout en soulignant l'importance d'assurer «la stabilité du système de recherche, d'éviter l'improvisation et de réduire les intermédiations inutiles», Bendjaballah est revenue sur les réalisations entreprises jusque-là depuis 1999. Selon elle, le programme quinquennal 1999-2002 a engagé 28 milliards de dinars pour le secteur. Cette enveloppe budgétaire a connu une hausse considérable pour le deuxième programme quinquennal 2005-2009 puisqu'elle est passée à 100 milliards de dinars. Toujours selon la première responsable de ce secteur pas moins de 27 plans nationaux de recherche ont été mis en œuvre, 639 laboratoires de recherche ont été mis en place, en plus de la mobilisation de 12 000 enseignants chercheurs et plus de 1 500 chercheurs permanents. Mme Bendjaballah, en revenant sur l'amendement de 2008 qu'a connu la loi sur la recherche scientifique, a dit que cette démarche a pour objectif d'aller vers la recherche en développement en complément de la recherche formation menée dans les universités algériennes et ce, en étroite concertation avec le secteur socio-économique. Toujours selon la ministre, le but de l'amendement de cette loi est de fédérer les compétences et permettre l'émergence de pôles de compétence. A ce titre, rappelle Bendjaballah, 8 réseaux pilotes ont été mis en place dans divers segments d'activité. Il s'agit aujourd'hui pour la ministre d'«orienter quelques segments clés de la recherche vers ces politiques publiques de développement». Pour le moment, il y a près de 7 000 programmes de recherche dont 64% sont menés au niveau des laboratoires universitaires et 22% au sein des autres laboratoires. «C'est justement ces 22% qui seront canalisés pour accompagner les politiques de développement», dira Mme Bendjaballah. Pour ce faire, ajoute-t-elle, et afin de mettre en place cette démarche, il faudrait fixer les programmes nationaux prioritaires par secteur, installer des agences thématiques et d'autres de l'innovation, de même que l'installation des centres d'appui technique et surtout engager une politique d'orientation à la recherche au sein de l'entreprise qui doit être le point focal pour accompagner le développement. B. A.