Les dix-sept marins algériens retenus en otage en Somalie, depuis 8 longs mois, sont vivants mais «pas sains et saufs», selon ce qu'a déclaré l'un des otages à son épouse lors d'un récent entretien téléphonique. Il y a 3 jours, l'un des otages a appelé sa femme pour l'informer que l'équipage algérien du vraquier MV Blida est certes vivant mais que leurs conditions se dégradaient de plus en plus, a indiqué Fawzi Aït Ramdane, fils d'un des otages. Il a tenu à faire part de l'«indignation» des familles des marins, qui ont tenu hier un rassemblement devant le siège du ministère des Transports, par l'attitude indifférente du ministre du secteur quant à leur détresse. Assis à même le sol sous un soleil de plomb, les proches des marins espéraient voir le ministre ou un haut responsable afin de lui exposer leur problème. Ils se sont vu refuser tout accès à l'intérieur du ministère. Malgré leur insistance, les familles n'ont pas eu ce qu'elles voulaient. Peu de temps après, le cortège du ministre sort du bâtiment officiel. «Il n'a même pas daigné ouvrir la vitre !», s'offusque le jeune Fawzi, indigné par tant de mépris. De 9h jusqu'à 13h30, les familles n'ont pas quitté les lieux et étaient déterminées à se faire entendre des responsables. C'est ainsi qu'elles ont enfoncé l'entrée du ministère, exaspérées par ce manque d'égard et cette insouciance. Devant la détermination des familles, les agents chargés de la sécurité n'y pouvaient rien. Une fois à l'intérieur, les familles ont été reçues par le SG du ministère des Transports, M. Mehareb, qui leur a signifié que les discussions pour la libération des otages sont en cours. «Nous avons marre de nous voir répéter à chaque fois la même rengaine, à savoir que les négociations sont toujours en cours. Cela fait huit mois qu'ils moisissent là-bas dans des conditions extrêmes», s'emporte le porte-parole du collectif des familles. Il a réitéré la mobilisation des familles jusqu'à la libération des otages. Y. D.