Comme à chaque fête de l'Aïd et cela fait déjà de longues années, la pression se fait ressentir sur le pain, produit indispensable à la consommation. La raison est que les boulangers de la capitale prennent presque tous leur congé à cette période de l'année. Au niveau de tous les quartiers d'Alger, nous avons pu constater de visu cette réalité «amère». Dimanche dernier nombreuses sont les boulangeries qui ont déjà fermé leurs portes pour libérer leurs employés afin de rentrer chez eux pour célébrer cette fête sacrée. Ce qui rend la tâche difficile aux consommateurs pour dénicher la fameuse baguette de pain, d'autant que dans certains quartiers tous les boulangers ferment.Beaucoup de ces commerçants mettent des affiches pour informer leur clientèle que la fermeture est due aux fêtes de l'Aïd. Nous pouvons lire sur les nombreuses devantures : «congé annuel du 28 août au 2 septembre», ou encore «absents pour l'Aïd».Cette pression sur le pain vécue chaque Aïd El Fitr et Aïd El Kebir poussent certains, notamment les petites familles, à acheter du pain à l'avance et à le congeler pour éviter toute pénurie. Même si le pain est mieux consommé frais, beaucoup de citoyens disent qu'ils n'ont guère le choix pendant l'Aïd. «Certes je préfère manger du pain frais et croustillant mais le cauchemar de faire la chaîne pour acheter une baguette les jours de l'Aïd me hante», nous confie Sofiane, père de famille rencontré à la place du 1er Mai.Il est vrai que pendant les deux jours de cette fête sacrée, les citoyens se déplacent d'un quartier à un autre pour acheter ce produit indispensable. Parfois, il faut suer pour en trouver ou observer d'innombrables chaînes avant d'en acheter. L'un des boulangers restés ouverts (avant de fermer comme ses collègues pendant cette fête traditionnelle) nous a expliqué que ce sont les seules périodes de vacances dont il dispose : Aïd El Fitr et Aïd Kebir. «J'ai quand même droit à un minimum de repos, et partir voir ma famille et mes enfants à Jijel», nous lance-t-il comme s'il s'est senti visé par notre remarque par rapport à la fermeture des boulangeries. Pour éviter justement une quelconque pression, voire une pénurie sur le pain, l'Union nationale des boulangers a mis en place un programme spécial qui prévoit la mobilisation durant l'Aïd El Fitr de 8 000 boulangeries sur les 14 000 réparties sur tout le territoire national. «Les boulangers de garde se sont engagés à assurer le pain durant cette fête qui coïncide cette année avec le week-end», avait déclaré le président de l'Union nationale des boulangers, M. Kalfat Youcef. Il a souligné aussi que 1 500 boulangeries de garde sont réparties à travers les communes d'Alger et celles dont les ouvriers résident en dehors d'Alger «ont été exclues de cette mesure pour laisser ces derniers passer les fêtes de l'Aïd avec leurs proches». Pour M. Kalfat, «aucune sanction ne peut être prise à l'encontre des boulangers qui ne travailleront pas durant l'Aïd El Fitr, vu qu'aucune clause ne prévoit la sanction de cette catégorie».Il faut rappeler que pour garantir «un approvisionnement équilibré du marché algérien en produits de base, surtout le pain, durant la période de l'Aïd», le ministère du Commerce a installé une commission mixte de régulation du calendrier de permanence des commerçants entre autres les boulangers.Espérons qu'avec ces mesures et les promesses formulées par les responsables quant à la disponibilité du pain pendant les deux jours de l'Aïd les citoyens ne seront pas pénalisés encore cette année, comme les années précédentes. Mais certains d'entre eux qui ont de la peine à croire en ces promesses disent qu'ils préfèrent acheter du pain à l'avance ou encore de la semoule pour confectionner soi-même son pain à la maison pour éviter toute mauvaise surprise un jour de fête. B. A.