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Les Palestiniens dénoncent le rapport onusien sur le raid israélien contre une flottille de la liberté Ankara lancera une procédure contre le blocus de Ghaza la semaine prochaine
Synthèse de Ghada Hamrouche Après la réaction, hier, du mouvement de résistance Hamas, majoritaire à Ghaza, au sujet du rapport onusien sur le raid israélien contre la flottille de la liberté, c'est au tour de l'Autorité palestinienne de s'exprimer aujourd'hui. Saëb Erakat, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), l'a dénoncé à son tour. «Ce rapport est mauvais et négatif. C'est un rapport purement politique, il n'est pas légal», a déclaré à la presse le responsable de l'OLP, avant d'ajouter «les pratiques d'Israël contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza ont atteint le niveau du crime de guerre». «Il s'agit d'un rapport politique qui ne se fonde pas sur le droit international. Bien au contraire, il viole ce dernier, la bande de Ghza restant toujours sous le contrôle de l'occupant israélien», a-t-il encore déploré. Le rapport d'enquête commandité par l'ONU, rendu public jeudi par le journal américain le New York Times, considère en effet que l'armée israélienne, qui a tué au printemps 2010 neuf passagers turcs d'un bateau de la flottille de militants pro-palestiniens en route pour la bande de Ghaza, avait eu recours à une force «excessive et déraisonnable». Par contre, le document onusien a jugé «légal» le blocus naval imposé par Israël contre le territoire palestinien en Méditerranée. Le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui contrôle Ghaza depuis juin 2007, avait jugé hier ledit document «d'injuste et de déséquilibré». Vendredi, le président turc Abdullah Gül a, lui aussi, fustigé ce rapport en proclamant qu'il était «nul et non avenu». Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a indiqué hier que la Turquie lancerait la semaine prochaine une procédure judiciaire pour contester la légalité du blocus imposé par Israël sur la bande de Ghaza, a rapporté l'agence de presse Anatolie. La Turquie déposera une requête devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le courant de la semaine prochaine, a affirmé le ministre au cours d'un entretien accordé à la chaîne nationale turque TRT, ajoute l'agence de presse. La saisie de la CIJ est une des cinq mesures de rétorsion contre Israël annoncées vendredi par Ankara pour sanctionner le refus de ce pays de s'excuser après la mort des neuf Turcs en mai 2010. «Il ne s'agit pas d'une affaire entre la Turquie et Israël, il s'agit d'une affaire entre Israël et la communauté internationale, le droit international et la conscience internationale», a souligné M. Davutoglu, cité par Anatolie. Le chef de la diplomatie turque a également prévenu que l'attitude des autorités israéliennes risquait de leur aliéner les nouvelles forces politiques nées du «Printemps arabe». «Si Israël persiste dans ses positions actuelles, il va susciter un fort sentiment anti-israélien dans l'esprit de tous ceux qui, dans le Monde arabe, combattent leurs propres régimes autoritaires», a-t-il souligné. Les mesures de rétorsion prises par la Turquie à l'encontre d'Israël resté ferme dans sa décision de ne pas présenter les excuses attendues, ne laissent naturellement pas de marbre la communauté internationale. «J'espère sincèrement qu'Israël et la Turquie vont améliorer leurs relations» a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, au lendemain de l'annonce par Ankara de l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël et d'une suspension de ses accords militaires avec l'Etat hébreu. Israël et la Turquie «sont deux pays très importants dans la région et l'amélioration de leurs relations (...) sera très importante» pour toutes les questions du Proche-Orient, « y compris le processus de paix », a-t-il ajouté. Réunis hier, à Sopot, en Pologne, plusieurs ministres européens des Affaires étrangères ont également appelé samedi Israël et la Turquie à un retour au dialogue.