Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Cinq bureaux de la direction des finances de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), dans la localité de Hussein Dey à Alger, ont pris feu hier, aux environs de 7 heures du matin. «Nous avons aperçu la première fumée aux environs de 7 heures. Elle sortait de la toiture. A ce moment-là, seul un bureau paraissait être touché mais voici qu'ils sont cinq maintenant…», lance un riverain, contrarié par «les lenteurs» de l'intervention des sapeurs-pompiers. Toute la toiture de la bâtisse est sérieusement endommagée par les flammes. Les traces de l'incendie sont encore visibles sur la façade du deuxième étage où se trouvent les bureaux des finances. «Seuls les bureaux des finances ont été détruits», rapporte un policier, sur un ton rassurant. C'est pourtant cela qui est peut-être le plus inquiétant. Pourquoi les bureaux de la finance ? Une question qui amène une autre : s'agit-il réellement d'un court-circuit, un incident technique ou d'un acte criminel ? «Nous ne pouvons pas le savoir pour le moment. Seule une enquête réalisée par les services habilités déterminera les causes réelles», se contente de dire le même policier. Une enquête sera donc diligentée, peut-être qu'elle l'est déjà, pour en savoir plus sur cet accident. Une chose est sûre, estiment les riverains, «seule l'ARPT en est responsable. L'incident s'est produit à l'intérieur du bâtiment et non pas à partir de l'extérieur». Pour en revenir aux «lenteurs de l'intervention» des hommes du feu, les riverains indiquent qu'ils les avaient appelés à temps. «Ils ne sont arrivés sur les lieux que deux heures plus tard», «ils ont mal fait leur travail. Ils n'ont pas su agir convenablement face aux flammes», dénoncent-ils avec force. Un habitant du 8e étage raconte que c'est sur son insistance que les agents de la protection civile avaient finalement accepté d'entrer dans leur immeuble et attaquer les flammes du haut de la bâtisse : «Ils arrosaient d'eau la façade des bureaux, sans succès. C'est au niveau de la toiture qu'il y avait le plus de feu et c'est à partir de notre immeuble que sa maîtrise est plus facile.» D'autres reproches ont été faits par les riverains aux sapeurs pompiers. «C'est normal que nous soyons dans cet état. C'est nos habitations, notre vie qui sont en danger», s'écrit un homme. En effet, un mur, un seul, de surcroît peu solide, sépare les deux bâtisses. Les flammes auraient pu facilement atteindre les habitations et faire de nombreuses victimes et de grands dégâts matériels. Ce n'est pas le cas, fort heureusement. «J'ai eu la peur de ma vie», raconte, tremblante, une jeune femme, étudiante en médecine. Les riverains expriment un autre souci, celui-ci provenant de l'état déplorable du même mur : «Après les grandes chaleurs et l'effet de cet incendie, il y aura les grandes pluies. A tout moment, le mur risque de s'effondrer sur nos têtes… Nous en appelons aux autorités publiques pour prendre les mesures nécessaires.»