Après une saison estivale écourtée, marquée par les émeutes du logement et celles de l'électricité (en raison des coupures répétées à travers le pays), un Ramadhan difficile financièrement pour des milliers de familles algérienne et à l'approche d'une rentrée scolaire qui s'annonce aussi rude, la rentrée sociale commence timidement. Elle débute avec son lot de dossiers lourds pour l'exécutif Ouyahia. Le temps aujourd'hui n'est plus aux vacances et au ralentissement de l'activité économique mais au travail et à la prise en charge des différentes doléances qu'elles soient exprimées par le monde économique ou qu'elles émanent de la sphère syndicale. Le temps est aussi à l'accélération de la cadence des grands chantiers. Tramway, métro, autoroute est-ouest sont à réceptionner théoriquement avant la fin du mois en cours en sus de nombreuses autres questions socioéconomiques qui attendent en effet d'être réglées avant octobre. Il y a d'abord le lancement, à partir d'aujourd'hui, de l'opération de relogement au niveau de la capitale dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Une opération qui intervient après la distribution, sous haute tension des logements sociaux en juillet dernier. Il y a aussi le lancement de la concertation sur le développement local sous la responsabilité du Conseil national économique et social, (CNES) dont les représentants sont aujourd'hui à Tindouf pour entamer ce processus, lequel se fera, pour rappel, de la base au sommet pour aboutir avant la fin de l'année en cours à des assises nationales qui, elles aussi, déboucheront sur des recommandations et des propositions susceptibles d'améliorer la gouvernance des collectivités locales. Cette concertation vient en application des instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au début de l'été. En application également les orientations du Chef de l'Etat, on s'attend, durant le mois d'octobre à la mise en œuvre des recommandations de la dernière tripartite concernant l'amélioration du climat des affaires. Les groupes de travail installés à l'issue de cette réunion consacrée exclusivement à l'économie devront rendre leurs conclusions incessamment pour application. Cette réunion, la première du genre depuis le lancement de ce mode de concertation entre les opérateurs économiques, le syndicat et le gouvernement, sera suivie par une autre tripartite dont l'ordre du jour n'est pas encore rendu public. Mais il est certain que la question salariale et particulièrement l'augmentation du Salaire national minimum garanti seront au centre des débats à cause de la dégradation continue du pouvoir d'achat qui explique son grand décalage ces dix dernières années par rapport au niveau des salaires et le pouvoir d'achat. Les augmentations de salaires décidées récemment de nombreux secteurs n'ont pas eu l'effet escompté puisque les prix ont suivi la même tendance. Le problème de la politique salariale reste entièrement posé. En dehors de ce dossier, d'autres questions seront débattus lors de cette rencontre prévue entre fin septembre et début octobre selon le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui s'exprimait hier en marge de l'ouverture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN). «La Tripartite se tiendra fin septembre ou au plus tard début octobre», a-t-il annoncé à cette occasion, s'engageant à régler les questions de l'heure. «On discutera de tous les dossiers. On se rencontrera avec la bonne volonté de tous et j'espère qu'il y aura des résultats». Ce qu'espèrent également les autres partenaires en attendant la divulgation des grandes lignes du projet de loi de finances pour 2012. S. I.