Rien ne semble arrêter, désormais, la wilaya d'Alger dans sa démarche pour la mise en œuvre de son projet de réalisation d'un parking à étages sur le terrain du Bois des Pins, dans la commune de Hydra, là où ont eu lieu récemment de violents affrontements entre les habitants et les agents de sûreté nationale. Le wali Mohamed El Kebir Addou est bien décidé à aller au bout de son action. «Rien n'arrêtera ce projet. C'est un projet de l'Etat algérien et nous allons le mettre en oeuvre. Le parking sera réalisé là où nous l'avons prévu», a-t-il déclaré, catégorique et ferme, lors d'une conférence de presse tenue au siège du CPVA.La wali est d'autant plus confiant dans sa décision que l'assiette de terrain, l'objet d'une grande polémique, est «un terrain de l'Etat», selon ses dires. Il montre des documents qui attestent que «ce terrain est bel et bien la propriété de la wilaya d'Alger. Il lui a été versé en 1987». Et ce dernier de poursuivre : «Ce terrain n'était pas une forêt. Il n'a jamais été une forêt. C'est un bien de l'Etat et il appartient à l'Etat de le protéger, de le préserver et de lui donner la destination la plus utile pour l'intérêt public.» Haussant le ton comme s'il s'adresse directement à ses détracteurs, le premier responsable de la wilaya d'Alger s'interroge : «De quelle façon des citoyens ou une association non agréée s'arrogent le droit de s'opposer à un projet qui n'est pas sur leur terrain mais sur celui de l'Etat ? Rien ne leur donne le droit d'entraver la réalisation du parking.» Par ailleurs, estime Mohamed El Kebir Addou, l'argument consistant en la protection du terrain n'est pas convaincant. Loin s'en faut. «Où étaient ces gens-là lorsque la villa qui se trouve toujours sur cette assiette était en construction ? Où étaient-ils lorsque la baraque commençait à prendre forme ? Où est l'éclairage public qui était là ? Où est la clôture ? Où sont les bancs publics ?» Des questions sans réponse. Aussi, révèle le conférencier, entre 1995 et 2003, deux dossiers de demande de permis de construire ont été déposés au niveau de la wilaya. Le premier pour la construction d'une mosquée sur ce même terrain et l'autre pour une coopérative immobilière sous le nom «Haïzia». Celui qui a fait sa demande pour la construction de cette coopérative immobilière est, selon ses dires, un habitant de la cité qui s'est élevé contre les promoteurs du projet et contre les policiers. Selon le wali d'Alger, la réaction des habitants de la cité «Bois des Pins» n'est pas surprenante. «Chaque fois qu'il y a un projet de cette ampleur, nous rencontrons de l'opposition. Nous avons vécu des situations presque similaires avec le projet de réalisation d'une faculté de médecine à Ben Aknoun. J'ai dû engager une grande bataille pour que cette faculté soit érigée à Ben Aknoun et non pas à Dergana ou à Sidi Abdallah, comme on me l'a proposé en 2005. Je me suis opposé avec force au choix du site et j'ai lutté pour que ce soit fait à Ben Aknoun.» Même mouvement, sans trop de bruit, en ce qui concerne le projet du centre d'affaires de Bab Ezzouar. Regrettant les faits, le wali d'Alger persiste et signe : «Rien n'arrêtera aucun projet de l'Etat. La force doit revenir à la loi.» Et de rassurer en ce qui concerne la destination des terrains vacants : «Tous les terrains dégagés seront destinés à des projets d'utilité publique. Ce sera pour des équipements publics et des logements sociaux.»Pour terminer, le conférencier affirme sa conviction que ce qui s'est passé dernièrement aux Bois des Pins a aussi des visées politiques. «Nous sommes à l'approche des élections législatives… Voilà qui explique ces perturbations.»