La wilaya d'Alger est sortie de son mutisme pour expliquer à l'opinion publique la nature du projet devant être implanté au Bois-des-Pins. C'est l'entreprise Batigec qui est chargée de sa réalisation. Dès son achèvement, il sera exploité par l'EGCTU. “Ce projet entre dans le cadre du plan stratégique de développement et d'embellissement de la capitale. La wilaya d'Alger a initié une série de projets structurants dont la réalisation en première phase de 7 parkings à étages afin de désengorger la capitale et offrir aux automobilistes des places dans des parkings qui seront réalisés suivant les normes internationales”, a indiqué la cellule de communication de la wilaya d'Alger dans sa correspondance adressée jeudi dernier à notre rédaction. Selon la wilaya, le projet de parking du Bois-des-Pins est un projet d'intérêt public dont le terrain (la forêt de Bois-des-Pins) appartient aux domaines. Elle souligne que ce projet est passé par les procédures réglementaires et qu'il n'y a aucune “affaire de famille” derrière. “L'appel d'offres a été lancé en date du 10 avril 2010 par voie de presse. Après l'examen des soumissions reçues, le choix de la commission ad-hoc s'est porté sur une entreprise algérienne, Batigec en l'occurrence. Dès son achèvement, il sera exploité par l'établissement de wilaya de gestion des parkings et de stations urbaines EGTCU”, précise le communiqué. La wilaya explique, également, que deux parkings sont déjà en chantier, l'un à Châteauneuf (en face de la faculté de médecine) et l'autre à Hydra. Selon elle, cinq autres parkings seront lancés incessamment dont celui de Kouba (face au nouveau lycée international). Les autres seront répartis dans différentes communes : un à la rue Didouche-Mourad à Alger-Centre, le deuxième au Ravin de la femme sauvage à El-Madania, le troisième au boulevard Sidi-Yahia à Bir-Mourad-Raïs et le dernier à Boumaâti à El-Harrach. De leur côté, les habitants de la cité Bois-des-Pins ne voient pas ce projet du même œil et refusent l'implantation du parking dans le jardin de la cité et à quelques mètres des balcons et des fenêtres de leur immeuble, empêchant ainsi l'aération et aussi l'accès à la lumière aux appartements. Un refus qui a tourné à l'émeute depuis plus d'un mois. Dans un communiqué rendu public jeudi, la LADDH a condamné “la violence policière usée dans l'affaire Bois-des-Pins”. “C'est dans la nuit de mercredi à jeudi vers 4h du matin que les citoyens de Bois-des-Pins ont été réveillés par le bruit d'un engin de terrassement, la police et la brigade anti-émeute présentes sur les terrasses ainsi que dans les entrées des immeubles ont violemment réprimé les citoyens qui s'opposent à la poursuite des travaux”, peut-on lire dans le communiqué. Selon les témoignages recueillis par la LADDH, la police a fait usage de gaz lacrymogène, de tirs de sommation à balles réelles, et de matraques électriques sans épargner personne. “Plus grave encore, des éléments de la Sûreté nationale ont carrément fracassé les portes d'appartements et interpellé les individus dont des meneurs à l'intérieur de leur domicile. Des biens privés, appartenant aux citoyens, ont été détruits comme les antennes paraboliques et des boîtes aux lettres”, précise la LADDH. Elle considère, aussi, que les citoyens ont le droit de revendiquer la préservation de leur environnement et notamment leur cadre de vie. La Ligue de défense des droits de l'Homme indique que les citoyens de cette cité ont introduit une action en justice dont le verdict serait prononcé le 8 août prochain.